Accueil au palais du Pharo par le Cardinal Jean-Marc Aveline

Très Saint-Père,

Monsieur le Président de la République,

Messeigneurs,

Mesdames, Messieurs, chers amis,

C’est une immense joie de vous accueillir ce matin dans le bel amphithéâtre du Palais du Pharo pour cette séance de conclusion des Rencontres méditerranéennes de Marseille. Soyez remercié, M. le Président de la République, d’honorer de votre présence cette ville que vous aimez, en ce jour où, recevant le Saint-Père, mais aussi des représentants de toute la France et de plus de vingt-cinq pays de la Méditerranée, elle se trouve précisément dans sa vocation la plus profonde, celle d’être un pont reliant le Nord et le Sud, l’Europe et la Méditerranée, porte de l’Orient et porte de l’Occident, et même surtout, comme vous le disiez, Très Saint-Père, lors de l’Angelus dimanche dernier, une « porte de l’espérance ». Je remercie tout particulièrement M. le Maire de Marseille pour son accueil dans ce lieu prestigieux et pour la part très importante que la Ville de Marseille a prise dans l’organisation de cette visite pontificale.

Depuis vingt-six siècles, Marseille n’a cessé d’accueillir des femmes et des hommes venant de divers peuples des autres rives : Phocéens, Grecs, Arméniens, Italiens, Pieds-Noirs, Maghrébins, Comoriens, et bien d’autres encore. Ensemble, ils sont devenus les artisans d’une mosaïque, dont la diversité fait la beauté. À Marseille, on sait d’expérience que l’identité ne peut se construire sans altérité, qu’il peut y avoir du bonheur à s’ouvrir à l’autre et qu’une rencontre partagée à hauteur de visage procure de la joie.

Autour de vous, Très Saint-Père, se trouvent justement les évêques venus participer à ces Rencontres en provenance des cinq rives de la Méditerranée : Afrique du Nord, Proche-Orient, Mer Noire, Balkans et Europe latine. Nos échanges, depuis mercredi soir, nous ont permis de continuer à mieux nous connaître, après nos rencontres de Bari et de Florence, et d’aborder ensemble les grands défis de notre mission pastorale au service des peuples de la Méditerranée. Nous sommes tous très heureux que vous ayez pu nous rejoindre pour prier et réfléchir avec nous, nous encourager et nous indiquer la route à suivre. La Méditerranée est, en effet, confrontée à de si nombreux défis !

Dans l’assemblée se trouvent aussi des étudiants et des jeunes professionnels, en provenance des mêmes pays, mais de toutes confessions et religions, qui ont été invités pour aider les évêques à affiner leur analyse de la situation et à envisager quelles initiatives concrètes il conviendrait de prendre. Eux aussi, Très Saint-Père, sont très touchés de votre sollicitude à l’égard des peuples qu’ils représentent, dans la diversité de leurs cultures et de leurs religions. Ce matin nous pensons tout spécialement aux pays confrontés actuellement à des drames très éprouvants, que ce soit à cause de guerres ou de catastrophes naturelles : le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Irak, la Syrie, la Turquie, l’Ukraine et l’Arménie, pour n’en citer que quelques-uns.

Sont également présents dans notre assemblée non seulement Monsieur le Président de la République française et quelques-uns de ses ministres, mais aussi des élus politiques locaux et nationaux, que je salue avec reconnaissance, notamment M. le président de la région Sud et Mme la présidente du département et de la métropole, qui ont, eux aussi, grandement contribué à la préparation de ce grand événement. Soyez-en profondément remerciés.

Je signale aussi la présence, dans notre assemblée, non seulement des membres du corps diplomatique, nombreux à Marseille, mais aussi des acteurs de la société civile engagés au service des populations de la Méditerranée, notamment sur la question de la malnutrition, de l’éducation, de l’accès à l’eau, et de nombreux autres domaines d’action concrète. Qu’il me soit permis de remercier tout particulièrement les mécènes qui nous ont aidé à réaliser non pas un « Marseille en grand », Monsieur le Président, mais, pour ces journées exceptionnelles, un « Marseille en très grand », aux dimensions du monde.

Depuis lundi, un grand festival culturel, associatif, spirituel, œcuménique et interreligieux, a permis de rassembler de très nombreuses personnes autour de concerts, de conférences, de pièces de théâtre. Hier soir, un grand banquet solidaire a accueilli près de 600 personnes en précarité, pour un repas offert par plusieurs restaurants de la ville et servi par les bénévoles de nombreuses associations.

Enfin, il y a dans l’assemblée la grande majorité des évêques de France. Je tiens à les saluer tout particulièrement. Nous avons bien compris, Très Saint-Père, que ce déplacement à Marseille, axé sur la Méditerranée, ne constituait pas pour vous un voyage officiel en France, mais, comme je vous le disais encore récemment, la France, à travers ses évêques et bon nombre de pèlerins, est heureuse de venir prier avec vous, vous écouter et apprendre à regarder avec vous la Méditerranée, en prenant conscience des drames qui s’y produisent et en réfléchissant à la responsabilité de notre pays à l’égard de cet espace qui fait partie de son histoire et de sa géographie.

Très Saint-Père, cher Pape François, avant d’écouter vos paroles, nous allons maintenant regarder avec vous une petite video qui retrace quelques moments forts de cette semaine, puis nous écouterons une jeune et un évêque vous faire part des conclusions de nos travaux. Nous voudrions en effet continuer à concrétiser et consolider le processus de concertation et de communion ecclésiale que nous avons commencé, peut-être par la création, si vous en étiez d’accord, d’une Conférence ecclésiale de la Méditerranée.

Au nom de tous, Très-Saint Père, merci infiniment de votre présence parmi nous. Elle est un immense encouragement à tous les artisans de paix, dont beaucoup sont ici avec vous ce matin !

Grazie, Santo Padre !

+ Jean-Marc Aveline

Palais du Pharo

Samedi 23 septembre 2023