Apprendre à consoler
Au sein du diocèse, le service de la pastorale des adolescents s’adresse au 11/18 ans et vise à créer des liens entre les différentes aumôneries de l’enseignement public, des paroisses, les œuvres de jeunesse, les mouvements comme le MEJ (mouvement eucharistique des jeunes), le Scoutisme et l’enseignement catholique. Parmi ses principales missions, il accompagne les animateurs et les jeunes dans la préparation des sacrements comme le baptême et la confirmation et propose des formations pour les animateurs et des temps forts pour les jeunes.
Sœur Sophie, sœur de Notre Dame de la Salette, est membre du service diocésain de la pastorale des ados depuis quatre ans. Une mission qui lui plaît beaucoup car elle apprécie particulièrement le contact avec les animateurs et les jeunes. Elle passe du temps avec eux et les écoute pour comprendre leurs besoins. Au détour de la conversation, Sœur Sophie nous montre un montage vidéo retraçant les périples du pèlerinage diocésain de l’Ascension à Lourdes en mai dernier. Au milieu des belles images du sanctuaire, des ados témoignent de l’intensité des moments vécus seul et en groupe, ainsi que la joie qu’ils ont ressentie lors des rencontres et des temps de prière. Leurs visages s’illuminent quand ils décrivent cette expérience un peu « hors-norme » dans leur quotidien d’ado. Leurs phrases sont ponctuées par des éclats de rire car il n’est jamais simple de témoigner de sa foi dans une vidéo, surtout quand on a 15 ans. Aujourd’hui décrit comme un âge ingrat et rebelle, l’adolescence n’est pas la période la plus simple de la vie surtout pour les parents et les éducateurs. Pourtant Sœur Sophie apprécie tout particulièrement sa mission. « Je trouve que c’est un âge où on a des « crèmes », s’enthousiasme-t-elle, il y a vraiment des jeunes qui en veulent et qui ont envie de rencontrer le Christ. Il y a aussi ceux qui cherchent et ceux qui ont besoin qu’on leur dise qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu. Au pèlerinage de l’Ascension, ils étaient 600 jeunes à avoir rencontré le cardinal Aveline, on ressent leur soif de recevoir, d’apprendre et de rencontrer et ils sont heureux de vivre des moments forts. Quand on propose un chemin de croix, ils sont là, désireux de porter la croix ; quand on propose un temps de partage d’Evangile, ils lisent le texte et jouent le jeu de dire comment le texte leur parle même si cela leur coûte, quand on propose une soirée autour de la réconciliation, ils répondent présents. Cela rend heureux de les voir heureux ! ».
Cette année, les formations, proposées par la pasto des ados, aborderont des thèmes comme la violence, le harcèlement, les réseaux sociaux et les addictions avec en filigrane le respect de soi, des autres et de Dieu. Le but de ces formations est de donner aux animateurs des points de repères et des outils qu’ils vont pouvoir se réapproprier pour accompagner au mieux les jeunes et faire en sorte que cela rejaillisse en cascade dans leur vie familiale et scolaire. Le choix des thèmes s’est fait en lien avec l’actualité et les remontées du terrain. « Ce sont des sujets que nous n’avions pas encore pris à bras-le-corps et sur lesquels il y avait un manque de formation », explique Sœur Sophie.
Sur la question de la violence, la réflexion portera sur sa banalisation dans la société d’aujourd’hui. Il s’agira de faire des liens avec la violence décrite dans l’Ancien et le Nouveau testament pour comprendre comment Jésus transfigure cette violence et quelle leçon tirer pour notre monde actuel.
La formation sur les réseaux sociaux s’appuiera sur la figure de Carlo Acutis, surnommé le « geek de Dieu », dont la canonisation aura lieu le 7 septembre 2025 à Rome. Son parcours permet de comprendre qu’il ne faut pas rejeter en bloc tous les réseaux sociaux mais qu’au contraire on peut éviter certains pièges et les utiliser à bon escient pour ne pas y consacrer tout son temps au détriment de relations belles et vraies.
Des formations en lien avec l’actualité et les remontées du terrain
Dans cette même veine, la formation sur les addictions aidera à repérer les mécanismes qui font qu’un jeune se réfugie dans une addiction qui le tue à petit feu alors qu’il est appelé à la vie. Des temps autour du rapport au corps, sur les tenues vestimentaires et le respect de l’intimité sont également prévus.
L’an dernier, la pastorale des ados a proposé, pour les accompagnateurs du pèlerinage à Lourdes, un parcours de formation sur l’écoute et la consolation, avec Sœur Emmanuelle Maupomé, déléguée diocésaine du service de prévention des abus et le P. François Buet, prêtre et médecin. La question de l’écoute dans le respect de l’intimité de la personne a été abordée. Il s’agit de donner des clés pour aider les animateurs à se positionner et mettre la distance ajustée pour accompagner au mieux les jeunes dont ils ont la charge. Le P. François a est intervenu pour aider à distinguer les « blessures de l’âme », le mal subi, le mal commis et accompagner les jeunes vers une prière de consolation s’il en était nécessaire.
Pour Sœur Sophie, la formation à l’écoute et à la consolation est une des plus importantes et des plus demandées. « Lors des pèlerinages à Lourdes, nous constatons que beaucoup de jeunes, au cours des confessions, viennent déposer des souffrances qui relevaient davantage du mal subi que du mal commis. Ils sont d’abord victimes de situations complexes qui pèsent sur leurs épaules d’ados. Nous avons réalisé qu’il fallait aider les jeunes à faire la distinction entre le mal qu’ils subissent et le mal qu’ils commettent. Le Père François Buet, qui a beaucoup travaillé toutes ces questions, nous a aidés à mettre en place ces formations pour proposer aux animateurs d’être disponibles pour écouter et donner la consolation. Mais ce n’est pas n’importe quelle consolation ! Il s’agit d’une prière de consolation de Dieu qui vient mettre de l’amour de partout où il en a manqué. Le jeune est ainsi remis dans sa situation d’enfant de Dieu et c’est un peu comme si le Seigneur le prenait dans ses bras en lui soufflant « je t’aime, ne crains pas ! ». Souvent après une prière de consolation, le jeune se sent plus léger, car cela va plus loin qu’une simple écoute, on remet tous ces fardeaux ensemble devant le Seigneur et c’est très fort ! La consolation est primordiale et prioritaire parce qu’une personne est souvent dans l’incapacité de pardonner ou de demander pardon tant que, dans son cœur, elle n’a pas été entendue dans sa souffrance. Tant que sa part victimale n’est pas reconnue, elle ne peut pas passer à autre chose car elle a besoin d’être consolée et d’entendre que ce qu’elle a subi n’est pas normal. Ce n’est pas sans raison que les mots « consolation », « consolateur », « consoler »… reviennent très souvent dans la Bible et particulièrement dans les psaumes ». Ensuite, elle pourra regarder avec lucidité sa part de responsabilité dans les situations qu’elle vit et les actes de mort, de haine ou de mensonge qu’elle a pu poser envers les autres, elle-même et envers Dieu.
Cette année, cette formation à l’écoute et à la consolation sera de nouveau proposée par la pastorale des ados. Elle développe une écoute spirituelle, complétée par la possibilité de prier avec le jeune pour le consoler. Elle répond à une demande importante des animateurs. Au dernier pèlerinage de Lourdes à l’Ascension, les points écoute/consolation ont été très sollicités par les ados ainsi que les prêtres pour le sacrement de réconciliation. Ces temps ont été particulièrement appréciés des jeunes, qui en sont sortis apaisés. Arrivés parfois en pleurant, ils ont retrouvé le sourire parce qu’ils avaient été entendus dans leurs peines. Consolés et pardonnés, ils étaient dans la joie.
En savoir plus sur la pastorale des adolescents à Marseille
http://pastodesadosmarseille.fr/
Publié le 28 novembre 2025 dans A la une
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