Diaconat permanent: servir dans l’amitié du Christ

A la rentrée de septembre, le diocèse de Marseille relance une année de prédiscernement pour le diaconat permanent, une vocation qui illustre la dimension du Christ « serviteur ». Rencontre avec le Père Xavier Manzano, vicaire général.
- Le ministère des diacres existe depuis les premiers temps de l’Église, quel est le rôle traditionnel du diacre et comment a-t-il évolué au fil du temps ?
C’est une question historique complexe. Le mot Diacre vient du mot grec « diakonos » qui signifie « serviteur » et sa mission a toujours été d’assurer les tâches de service du ministère apostolique, notamment le soin des plus pauvres, de la manière la plus concrète qui soit. Il s’agissait d’assurer le service d’assistance de ceux et celles qui étaient dans le besoin et par voie de conséquence, aussi d’administrer les biens de l’Église, sachant que ces biens ont pour but le soin de tous, notamment des plus démunis.
- Quels sont les fondements théologiques et ecclésiologiques du diaconat permanent ? Pourquoi dit-on diacre permanent ?
On parle parfois d’un diaconat « transitoire », même si l’expression n’est finalement pas très heureuse. En effet, ceux qui, par la suite, deviennent prêtres et, a fortiori, évêques, sont d’abord ordonnés diacres. Le diaconat est le premier degré du sacrement de l’Ordre. Théologiquement, on pourrait se demander pourquoi on ne pourrait pas devenir prêtre directement sachant que le diaconat est une mission en soi. Il se trouve que le fait d’exercer le sacerdoce ministériel, à savoir de recevoir la prêtrise ou l’épiscopat, est marqué par une porte d’entrée, le diaconat. Cela montre que tout ministère dans l’Église est un service jusqu’au bout. Théologiquement, le diaconat est là pour marquer que le ministère dans l’Église est un ministère qui trouve son modèle dans le geste que le Christ accomplit : le lavement des pieds. Tout ministère dans l’Église a pour modèle ce geste de descente du Christ, ce geste d’amour ultime. En résumé, reçu de manière permanente, sans autre ordination qui suit, le diaconat permanent manifeste que tout service dans l’Église a cette dignité et s’accomplit au nom du Christ-Serviteur.
- Concernant le sacrement de l’Ordre, les diacres sont-ils des clercs, des laïcs ?
Cette question peut parfois se poser parce qu’on parle du diaconat d’abord en termes de fonction. On cherche à le caractériser en se demandant ce que le diacre fait spécifiquement au regard du prêtre ou d’un fidèle engagé. A mon avis, ce n’est pas la bonne manière de poser la question. Les diacres sont des clercs, c’est incontestable ! Mais, comme je le disais plus haut, le diaconat se caractérise d’abord par sa signification et il constitue le premier degré d’un sacrement, celui de l’Ordre. Le propre d’un sacrement est de rendre présent l’action de Dieu. Ainsi, de la même manière qu’un prêtre va rendre présent le Christ pasteur du Peuple de Dieu, le diacre rend présent le Christ serviteur du Peuple de Dieu.
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Crédit photo Diocèse d’Aix et Arles
Retrouver l’intégralité de cet entretien dans le numéro de juin 2024 d’Eglise à Marseille.
Publié le 10 juin 2024 dans A la une
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