Endoume : l’accueil des plus fragiles

Inauguré et béni par le cardinal Jean-Marc Aveline, en mai 2024, « la Maison du Kérith » est un lieu d’accueil installé dans une ancienne chapelle désaffectée, proche de l’église d’Endoume. Grâce à une équipe de paroissiens bénévoles, des personnes en situation de précarité ou qui ont simplement besoin d’être écoutés et de rompre leur solitude sont accueillies, les mardis matin et jeudis après-midi.

C’est toute une équipe de bénévoles de la paroisse d’Endoume qui a mis la main à la pâte, pour donner vie à la « Maison du Kérith ». Ce lieu d’accueil doit son nom au prophète Elie^[1] qui, après avoir prédit la sécheresse au roi Achab et sur le conseil du Seigneur, va se réfugier près du torrent de Kérith, qui se jette dans le Jourdain. Là, en sécurité, des corbeaux lui apportent de la nourriture. Une image qui cadre parfaitement avec ce lieu d’accueil voulu par la paroisse, chaleureux et fraternel. C’est Anne, paroissienne, qui a été directrice du centre socio-culturel d’Endoume pendant 37 ans, qui eu l’idée du nom et chapeaute ce projet avec les bénévoles et le curé de la paroisse, le père Romain Louge. « Quand je suis arrivé, ces grandes salles paroissiales n’étaient pas utilisées et je cherchais comment les rendre utiles par une activité en lien avec les pauvres, explique-t-il. J’ai donc eu l’idée de confier à Anne la création de ce lieu. Ici, on ne regarde pas d’où on vient, on accueille avec le regard de Jésus, celui qui se pose sur chacun de nous avec amour et miséricorde. »

« Parler avec d’autres, cela fait du bien ! »

Autour d’une cheminée qui crépite, une tasse de thé ou de café à la main, un sourire aux lèvres, les discussions fusent. « Ici, on se chauffe le cœur ! Chez moi, il y a bien mon chat et la télé, mais parler avec d’autres sans manière, ça fait vraiment du bien ! », témoigne Michèle, une habituée. Albert, originaire du Cameroun, lui, est la première personne à avoir été accueillie. Le lieu, ouvert, accueille indistinctement ceux qui viennent spontanément et ceux qui sont envoyés par le centre social ou le Secours catholique, du plus petit au plus grand.  Des liens se sont tissés entre ces différentes structures pour « ne laisser personne sans réponse et se constituer en réseau pour établir des passerelles et créer du lien ».

La Maison du Kérith compte une quinzaine de bénévoles, tous très attachés au lieu. Françoise, baptisée à Endoume, est professeur de français pour les migrants ; elle a toujours pensé « qu’il est naturel d’accueillir gratuitement et de mettre en lien les uns avec les autres ». Son mari, Jean-Michel, pharmacien retraité, complète en citant l’Evangile : « Tout ce que vous aurez fait au plus petit d’entre vous, c’est à Moi que vous l’aurez fait ». André, formateur en école d’infirmières, reconnaît que « vivre sa foi ce n’est pas juste reconnaître ses péchés le dimanche mais c’est aussi faire ce que le Christ attend de nous, le service de l’autre ». De son côté, Anne confie qu’elle a toujours aimé créer des espaces de pause et de réconfort « pour ceux qui sont les plus touchés par la rudesse de la société ». « Le monde est violent et sans pitié, insiste-t-elle, nous avons le devoir moral de créer ces espaces de pause ». Une expérience très riche pour la paroisse, qui permet de vivre l’Evangile au quotidien.

François Debelle

« La Maison du Kérith » est située 1, rue du Presbytère, dans le 7^e arrondissement, à gauche de l’église d’Endoume et est ouverte les mardis de 09h30 à 11h30 et les jeudis de 14h30 à 16h30. Contact : 07 82 79 91 41.

Crédit photo paroisse d’Endoume

A retrouver dans le numéro d’Eglise à Marseille d’avril 2025

[1] 1Rois17, 1-7