Homélie à l’occasion de la messe d’action de grâces du père Michel Lombard

Chers amis, comme Marie dans le Magnificat, nos âmes, nos cœurs sont pleins de reconnaissance pour tout ce que le Seigneur a accompli pour nous, en particulier par l’intermédiaire de Michel.
De ces lectures qu’il a choisies avec soin et gravité, je vous propose d’en tirer trois cadeaux, trois attitudes pour nos vies.
1/ Le premier cadeau, c’est la bénédiction de Dieu à donner et à recevoir.
Dans la première lecture, St Paul invite les habitants d’Ephèse à rendre grâce pour la bénédiction divine dont ils sont l’objet et de bénir Dieu.
Oui, depuis Abraham, nous sommes les bénis de Dieu, invités à faire rayonner sur nos visages l’amour de Dieu.
Michel a été un béni de Dieu et sa vie a été comme une longue bénédiction.
Gâté par Dieu, grâce au don de la foi reçu de sa famille. Il ne l’a pas gardé pour lui.
Comme prêtre, comme ami, comme compagnon de route, Michel aimait autant bénir qu’être béni.
Le Seigneur nous rappelle à travers la vie de Michel que la bénédiction de Dieu n’est pas réservée à quelques-uns, et que nous sommes tous appelés à dire du bien, à envisager l’autre dans ce qu’il a de bon, de généreux, de vrai.
Bénir n’est pas qu’une activité liturgique, elle est comme un fil d’or dans nos existences.
Et pour Michel, c’était par exemple se réjouir des réussites apostoliques de ses frères prêtres ou diacres ou encore retrouver les différents couples qu’il avait marié et leur adresser des paroles bienveillantes les encourageant pour les progrès réalisés par leurs enfants.
2/ Le 2ème cadeau, la deuxième attitude c’est recevoir l’Evangile comme un art de vivre.
Marie rappelle que Dieu comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides.
Michel, riche qu’il était, n’a eu de cesse d’accompagner tous ceux qu’ils côtoyaient, en particulier les jeunes, les plus éloignés de l’église pour s’enrichir de ce qu’ils étaient, de ce qu’ils vivaient.
Michel en homme de communion se rendait présent à chacun, apprenant les prénoms, accueillant les détresses des uns, les joies des autres.
Accueillant les mains vides ou presque avec un verre d’eau et quelques olives.
« Il s’est penché sur son humble servante ».
Marie remercie Dieu de son penchant pour elle.
Michel avait bien compris que vivre l’Evangile ce n’est pas d’abord donné mais avant tout recevoir,
en particulier auprès de ceux dont la société ne se penche guère.
L’Evangile est un art de vivre où les vertus d’hospitalité et d’amitié sont premières.
Michel était présent pour guider sans imposer, pour écouter sans juger, pour rire sans se moquer, pour aimer tout simplement.
Avec cet aller-retour incessant entre le bistrot et l’église, entre les rencontres amicales et le partage de la Parole de Dieu, entre les grands espaces et l’oratoire à l’image de Saint Charles de Foucauld
dont il était un disciple.
Ecartelé entre l’extérieur et l’intérieur ? Non, plutôt en réunissant les deux.
– L’unité, Michel en a eu un souci constant.
– Unité entre les chrétiens et il est touchant que Michel soit parti pendant la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, lui qui arborait sa croix de Taizé.
– Unité avec ceux du dedans et ceux du dehors, et même avec ceux de là-bas arrivant à Marseille et portant les traces d’un voyage long et éprouvant. Unité entre les aumôneries de l’enseignement public et celles du privé.
– Unité de la famille humaine, là où nos catégories bien trop étriquées séparent, l’Evangile, cet art de vivre réunit.
Un signe parmi tant d’autres, la présence d’Abdallah a chacun de ses repas. « Dieu élève les humbles ».
Il n’est pas étonnant que cet art de vivre rappelé dans le Magnificat, vécu par Michel dans sa vie d’homme, de prêtre, d’aumônier de jeunes l’ait conduit à accueillir les petites sœurs de l’Agneau à Bois-Lemaitre puis, plus tard la maison Bernadette dans une cité tout proche de St Jérôme.
La troisième attitude, prier avec ses pieds.
C’est ce qu’on appelle un pèlerinage.
Marie est en marche dans l’Evangile pour aller visiter sa cousine Elisabeth et en repartir.
La Bonne Mère avant d’être un lieu de pèlerinage est pèlerine elle-même.
Michel en avait la conviction : On trouve Dieu pas seulement au bout du chemin mais aussi sur le chemin.
La marche faisait partie de sa vie quotidienne.
Sans parler des goums et des virées dans des contrées lointaines.
Les chaussures de marche aux pieds et le psautier dans les mains.
Michel avait été de ceux qui avaient initié le pèlerinage des lycées aux Saintes Maries de la mer et
renouvelé le pèlerinage à St Victor.
Prier avec ses pieds. Marcher tout en priant. Quelle belle attitude !
Marcher, prendre le temps, consentir à ne pas être efficace, s’émerveiller des petites choses.
Marcher au clair de lune et prier avec le livre des Ecritures et celui de la Nature.
Trois attitudes donc pour lesquels nous pouvons rendre grâce !
Merci pour la bénédiction de Dieu avec pour mission de la recevoir et la transmettre
Merci pour l’Evangile comme art de vivre avec pour mission de l’exercer dans l’unité.
Merci pour le pèlerinage qui durera tout le temps de notre vie d’ici-bas.
Merci Seigneur !
Pour autant, l’annonce de sa maladie et son départ nous ont fendu le cœur !
Le cœur fendu ?
Au fond, c’est bien, nous serons d’autant plus ouverts aux joies et aux blessures
de ceux vers qui nous sommes envoyés, nos collègues de travail, les membres de nos familles.
Un cœur fendu comme celui de notre Divin Maitre.
Seigneur, accueille Michel et si tu veux bien, donne-nous des prêtres pour bénir, des éducateurs pour faire grandir, des passionnés d’Evangile pour ouvrir des chemins d’unité dans l’église et au-delà.
En cette année jubilaire, nous savons plus que jamais en qui nous avons mis notre espérance,
que cette espérance nous console d’avoir perdu un ami, un frère, un père.
Oui, Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !
Rendons grâce encore pour la Parole de Dieu que Michel nous a offerte aujourd’hui et
pour son témoignage d’homme tout autant que de prêtre.
MAGNIFICAT !
Publié le 06 février 2025 dans A la une
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