Hommes de sport, hommes de Dieu

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Sport et foi, même combat. Le diocèse se mobilise pour faire rayonner le message de l’Evangile au cœur des JO 2024. Rencontre avec le frère Marie-Olivier Guillou, dominicain au couvent Saint Lazare de Marseille. Il organise une fois par mois un week-end en mer ou en montagne. Des expériences autant sportive que spirituelles.

« Des espaces comme la mer ou la montagne sont des milieux hostiles. On ne domine jamais l’une ou l’autre, ce sont elles qui nous dominent. Se retrouver au milieu d’une tempête en mer ou faire l’ascension d’un sommet souligne notre petitesse face à l’infini de la Création. C’est une école d’humilité, parce qu’on réalise mieux qu’on est peu de chose par rapport à la souveraineté du Créateur. D’ailleurs, les marins ou les alpinistes roulent rarement des mécaniques : ce sont plutôt des gens silencieux et religieux à leur façon, parce qu’ils ont tous fait, à un moment de leur vie, cette expérience de leur petitesse. Ecole d’humilité, mais aussi école de charité : dans un équipage ou dans une cordée, mieux vaut ne pas chercher son intérêt propre mais plutôt le bien commun de toute l’équipe ; sinon, c’est tout le monde qui est en danger et, en mer ou en montage, celui de perdre la vie n’est jamais loin. Parfois, on doit aussi renoncer à atteindre le sommet parce que, dans notre cordée, l’un de nous a atteint sa limite. On monte ensemble, on descend ensemble : la charité demeure première. Et enfin, école d’émerveillement : quand on grimpe en montagne, on est souvent en silence, parce que c’est dur physiquement. Le silence devient écoute et prière, parfois même à notre insu, au rythme de l’effort. Et plus on s’élève, plus l’on est saisi par la beauté de ce que l’on voit. Quelle est la différence entre faire oraison et faire un sommet ? Je ne sais plus ! (rires) Et quand en mer, l’on se retrouve seul, pendant son quart, à la proue du bateau, il n’y pas un bruit, pas une lumière sauf les étoiles, Dieu est là !

Nous allons à Dieu par la beauté. Les apparences ne sont que des transparences. Toute expérience d’une beauté authentique conduit à Dieu. La mer et la montagne sont des lieux d’expériences spirituelles très fortes. Dans la Bible, la montagne est le lieu de la rencontre entre Dieu et l’homme. Jésus enseigne sur la montagne. Il enseigne aussi depuis la barque, il marche sur les eaux, il fait jaillir d’elles la pêche miraculeuse. Dans ces lieux, Dieu manifeste sa puissance et sa gloire.

Sortir en mer ou en montagne réclame aussi une véritable ascèse. En montagne, on se lève tôt et il fait froid. En mer, on se réveille la nuit pour prendre son quart. C’est un combat contre soi, la paresse, la lâcheté. Cela fait appel à la volonté, qui est comme le muscle de notre vie intérieure. Dans la vie spirituelle, c’est assez semblable : il faut développer une certaine ascèse, l’effort, la volonté, il faut être endurant et s’entraîner pour obtenir la victoire sur le péché ! »

Crédit photo DR

Retrouver l’intégralité du dossier Sport et foi dans le numéro de mai 2024 d’Eglise à Marseille.

 

 

Publié le 10 juillet 2024

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