Jean-François Mombereau : découvrir la joie intérieure

C’était le 21 novembre 1964 : voilà bientôt soixante ans que l’Eglise a rétabli le diaconat permanent par la constitution dogmatique Lumen Gentium. Il n’est désormais plus seulement une étape vers la prêtrise mais bien une vocation à part entière, au seuil de l’Eglise et du monde. A l’occasion de ce soixantième anniversaire, le diocèse de Marseille a décidé de relancer une année de pré-discernement en vue du diaconat permanent. Rencontre aujourd’hui avec Jean-François Monbereau, diacre de Ensemble paroissial de l’Étoile, Château-Gombert – Plan-de-Cuques.
« La joie je l’ai reçue et goûtée le jour de mon ordination ! Joie de ressentir les prières de l’Assemblée qui m’ont porté. Joie des grâces reçues pendant que j’accueillais le sacrement de l’ordre donné par imposition des mains de Monseigneur Georges Pontier. C’était il y a 5 ans mais le grand feu brûle encore. Il brûle parce qu’il est entretenu chaque jour.
La première cause de ma joie, c’est de vivre mon ministère avec Françoise mon épouse qui, non seulement a accepté, mais aussi encouragé à ce que je sois appelé au diaconat.
Joie que nous entretenons dans notre prière commune mais aussi quand Françoise me conforte dans les difficultés et les tempêtes qui secouent parfois mon ministère.
Joie de mon quotidien de diacre qui est souvent le résultat de la place qu’on trouve pour son ministère.
Une place spécifique dans la communauté paroissiale, ni « sous-curé », ni « super laïc » ! Trouver cette place demande à chacun un effort. Au jeune diacre, celui de ne pas se sentir investi dans une croisade et au prêtre, celui d’accueillir cet homme ordonné dans l’équipe ministérielle de la communauté. Nous ne nous choisissons pas, il y a donc un risque de frictions. Il faut apprendre à se parler, à respecter la place de chacun, à s’adapter l’un à l’autre. Chaque prêtre présidant une assemblée dominicale a ses choix.
Personnellement, je prends du plaisir à m’adapter à chacun, pour une célébration harmonieuse, fluide, où on ne ressent dans l’assemblée ni rigidité ni tension entre les personnes. Aussi la rencontre des prêtres et des diacres plusieurs fois par an, pour la formation, pour des temps de convivialité, sont importants. Force est de constater que depuis que je ne trimballe plus mes exigences, je me sens à l’aise dans les célébrations. J’y trouve ma place de diacre, au service de la Parole et de la liturgie, signe du Christ serviteur, discret, mais pas absent. Il en est de même avec les laïcs qui ne comprennent pas toujours, à quoi peut servir un diacre. Peu de temps après l’ordination, j’ai été vexé quand une paroissienne m’a un peu renvoyé dans mes buts en disant qu’il y avait déjà les prêtres. Tout se construit… Lors des accompagnements de personnes, des prières domestiques, des célébrations, la place du diacre se dessine, et une vraie proximité s’installe. Les sourires viennent plus facilement. Les joies, les peines, les doutes les grâces sont partagés.
Il y a aussi la mission donnée par notre Archevêque car la présence du diacre n’est pas limitée à la paroisse. J’ai reçu la mission d’aumônier des prisons chez les hommes et chez les femmes des Baumettes. J’ai un charisme particulier pour la Parole de Dieu, que je partage avec joie avec les personnes en détention. Je vais aussi à la rencontre des détenus hospitalisés. J’étais aumônier des prisons avant mon ordination.
Être diacre change-t-il quelque chose pour les détenus ? Je pense que oui. J’ai ressenti une sollicitude, des cris au secours qui n’étaient pas là avant mon ordination. Je suis vigilant à être toujours plus attentif, à l’écoute et présent. Les célébrations en prison m’ont aussi changé. Je ressens d’avantage la joie d’être le lien dans cet espace fermé entre le peuple rassemblé et sa célébration. Ils et elles ont droit à ce que nous fassions tout pour avoir de belles célébrations priantes. Les détenus font silence dans l’univers bruyant de la prison et nous accueillons ensemble humblement, avec le poids de nos vies, le Seigneur et sa miséricorde. Peu de situations transmettent une si belle joie et une si grande paix ! »
Crédit photo: Diocèse de Marseille
Retrouvez l’intégralité du dossier sur le 60è anniversaire du diaconat permanent dans le numéro de juin d’Eglise à Marseille
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Publié le 18 novembre 2024 dans A la une
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