« La piété populaire est un antidote à la privatisation de la foi »

La fête de Saint Pierre-es-Liens est un rendez-vous incontournable du mois de septembre à l’Estaque. Rituel intergénérationnel, la fête rassemble pèlerins, pêcheurs et habitants du quartier. Rencontre avec le père Benjamin Goirand, curé de l’ensemble paroissial Littoral.
En quoi consistent la fête de Saint Pierre-es-Liens, ainsi que la celle de Notre-Dame-Galline ?
Chaque année, le premier samedi du mois de septembre, nous fêtons le saint patron de l’Estaque : saint Pierre aux liens. Une expression qui fait référence au passage des Actes des Apôtres au cours duquel l’ange du Seigneur fait sortir Pierre de sa prison (lire encadré). A cette occasion, les habitants du quartier de l’Estaque, les paroissiens, les jouteurs de la Fine Lance Estaquéenne (qui portent la statue) sont invités à la procession dans les rues de l’Estaque, avec la statue de saint Pierre, et à la messe qui se tient au quai du port. Puis nous partons, avec la statue du saint, en barques (qui servent aux joutes nautiques) pour bénir la mer et les bateaux du port de l’Estaque. La matinée se termine par un apéritif.
En septembre, nous fêtons aussi Notre-Dame-de-Galline, à l’occasion de la nativité de la Vierge Marie. La messe est célébrée en plein air, à proximité de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Galline, dont la fondation remonterait à Saint Lazare lui-même ! Elle a lieu en principe le 8 septembre, mais cette année, nous le ferons cette année le 15 septembre, jour de la rentrée paroissiale pour toutes les paroisses de notre doyenné. Procession avec la Vierge, messe en plein air, pique-nique et annonces des activités paroissiales de l’année sont au menu. Petits et grands se retrouvent pour confier l’année pastorale à Notre-Dame-de-la-Galline.
En quoi cette piété populaire permet de vivre une expérience de foi ?
Pour vivre au quotidien notre foi, nous avons besoin de rassemblements festifs qui nous permettent de célébrer notre foi ensemble de manière joyeuse. Ainsi, nous nous fortifions les uns les autres en faisant des processions, en célébrant des messes en plein air, en accueillant à cette occasion des personnes qui n’ont pas forcément l’habitude de venir à l’église le dimanche mais qui sont attachées aux fêtes religieuses liées à la vie de leur quartier.
En quoi de telles propositions peuvent-elles être un moment de chemin vers Dieu pour les personnes qui sont en recherche.
Ces temps de fêtes s’inscrivent dans la vie des quartiers où culture et foi populaire ou encore activités sportives et foi se rencontrent. Ce sont des moments joyeux où de nombreuses personnes peuvent se croisent et reconnaître qu’elles sont en recherche de Dieu ou de sens à leur vie dans un cadre festif et détendu. Les chrétiens vivant leur foi chez eux ou à l’église du quartier se retrouvent comme tout le monde, habitants d’un quartier pour célébrer et fêter leur foi en Dieu. C’est un beau témoignage que notre Dieu vivant peut rejoindre toute personne habitant un lieu en particulier. La piété populaire est un antidote à la « privatisation de la foi ».
Crédit paroisse de l’Estaque
Dossier spécial « des vacances pleines de grâce » à retrouver dans le numéro d’été d’Eglise à Marseille
Publié le 11 juillet 2025
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