La victoire de la Croix Glorieuse

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Le 14 septembre, l’Église célèbre une des sept fêtes du Seigneur au cours de l’année liturgique, la Croix Glorieuse, une fête très ancienne mais un peu oubliée, que nous vous propose de (re)découvrir avec le frère Antoine Odendall, responsable de la pastorale liturgique et sacramentelle du diocèse.

L’année liturgique n’est pas une grande plaine, mais plutôt un massif montagneux avec de nombreux sommets. Le plus haut sommet est la fête de Pâques, et les autres fêtes, plus ou moins importantes, en constituent comme un écho, de manière à imprégner la vie des fidèles.

Certaines de ces fêtes sont dites universelles. Elles sont célébrées par les catholiques et par les orthodoxes. Elles sont nées pour la plupart en Orient au cours des cinq ou six premiers siècles.

On peut ensuite diviser les fêtes en trois catégories. Les « fêtes historiques » sont appuyées sur les événements salvifiques tels qu’ils sont apparus dans l’histoire. On pourrait les appeler « fêtes d’événements ». La deuxième catégorie sont les « fêtes d’idées ». On pourrait aussi les nommer « fêtes théologiques » : la fête du Christ-Roi ou de la Trinité ne sont pas sans lien avec l’histoire mais ne célèbrent pas un évènement précis. Le récent « dimanche de la Parole » émarge aussi, me semble-t-il, à cette catégorie de « fêtes d’idées ». La troisième catégorie sont les « fêtes de dévotion » comme la fête du Sacré-Cœur ou le dimanche de la Divine miséricorde. Elles sont souvent plus contextualisées, issues de dévotions qui ne sont pas universelles. Leur raison d’être est plus pédagogique : elles visent à une appropriation plus facile du mystère du Christ.

La fête de la Croix Glorieuse, le 14 septembre, est un bel exemple de la première catégorie de fêtes. On la nomme en Orient la fête de l’« ostension » (hypsôsis) de la croix, un terme qui a été traduit en latin par exaltatio, qui signifie précisément au sens propre et originel « élever, dresser, hausser ».

Vers l’an 325, on construisit sur le Saint-Sépulcre une basilique, le Martyrium, consacrée en 335. A peu près à la même époque fut découverte la relique de la Croix du Christ. Le lendemain de la fête de la dédicace de la basilique (le 13 septembre) fut donc organisé chaque année l’ostension de la relique. Au départ simple ostension de la croix dans le cadre de la fête de la Dédicace, cette pratique apparut progressivement dans le déroulement de la fête comme un rite central, et devint plus importante que la fête de la dédicace elle-même. Elle s’en détacha alors, à une date inconnue, et devint la fête de l’Exaltation de la Croix.

L’objet de la fête est la glorification de la Croix, considérée comme instrument de la passion, mais bien plus encore comme le trophée de la victoire. La dominante de la fête est triomphale, et l’Eglise y exprime sa confiance dans la Croix comme instrument de salut. Les célébrations successives de la fête présentent une lecture typologique de tout l’Ancien tTstament à partir de la Croix. Ainsi, dès le commencement du monde, lorsque Dieu en abaissant la main sépare la lumière et ténèbres et fixe la limite entre les eaux d’en-haut et d’en-bas, il trace pour les Pères le premier signe de la Croix. Au désert lors de la bataille contre Amalec, Moïse intercédait pour le peuple. Quand il étendait les bras son peuple l’emportait : la croix victorieuse manifestait déjà sa puissance ! Les exemples de ce genre sont nombreux. C’est comme instrument triomphale du salut que nous regardons la croix en ce jour, comme le chante la préface de la fête : « Tu as attaché au bois de la croix le salut du genre humain, pour que la vie surgisse à nouveau là où la mort avait pris naissance, et que l’Ennemi, victorieux sur le bois, fut à son tour vaincu sur le bois ! »

Frère Antoine Odendall

Plus d’informations à retrouver dans le numéro de septembre d’Eglise à Marseille, pour vous abonner c’est ici!

Publié le 13 septembre 2024 dans

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