L’adoration eucharistique à l’école du curé d’Ars

A l’occasion de l’anniversaire du centième anniversaire de la canonisation de Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), le 31 mai 1925 par Pie XI, méditation sur l’adoration avec les yeux du saint patron des prêtres du monde entier.

 « Lorsque nous sommes devant le Saint Sacrement, au lieu de regarder autour de nous, fermons nos yeux et ouvrons notre cœur ; le Bon Dieu ouvrira le Sien. Nous irons à Lui, Il viendra à nous, l’un pour demander, l’autre pour recevoir : ce sera comme un souffle de l’un à l’autre. Que de douceur ne trouvons-nous pas à nous oublier pour chercher Dieu ! C’est comme dans les premiers temps où je me trouvais à Ars. Il y avait un homme qui ne passait jamais devant l’église sans y entrer. Le matin quand il allait au travail, le soir quand il en revenait, il laissait à la porte sa pelle et sa pioche, et il restait longtemps en adoration devant le Saint Sacrement. J’aimais bien ça. Je lui ai demandé une fois ce qu’il disait à Notre-Seigneur pendant ces longues visites qu’il Lui faisait. Savez-vous ce qu’il m’a répondu ? « Monsieur le Curé, je ne Lui dis rien, je L’avise et Il m’avise. Je Le regarde et Il me regarde ». Ainsi soit-il.

Quand un paroissien a expliqué ce qu’il faisait chaque jour en passant à l’église pour se recueillir devant le tabernacle, et qu’il a entendu cette réponse « Il m’avise et je l’avise », c’est-à-dire je le vois et il me voit, tout autant que je lui parle et il me parle, le cœur de Bon Pasteur du curé d’Ars a du se réjouir. Quel bonheur quand nos paroissiens voient Dieu agir dans leur vie ! Quel bonheur de les voir puiser à la source, dans la contemplation de Jésus présent en personne dans l’Eucharistie ! Est-ce grâce à cette rencontre que le saint curé a pu nous enseigner la grandeur de l’Eucharistie avec une telle conviction ? « Il est là ! Oui mes frères, Notre Seigneur est là, exposé sur l’autel, oui ! » C’est d’abord par son cœur de prêtre, saisi par l’Eucharistie : « Il n’y a rien de si grand que l’Eucharistie. » « Si nous avions la foi, nous verrions Jésus Christ dans le Saint-Sacrement comme les anges le voient au ciel. Il est là, il nous attend. » Dès lors, nous sommes poussés à venir le recevoir dans la communion, mais également à le contempler longuement. « Celui qui communie se perd en Dieu comme une goutte d’eau dans l’océan. On ne peut les séparer. » « Dieu ne peut se résoudre à nous laisser seuls sur la terre. Il descend sur nos autels où il nous attend nuit et jour. » Le cœur du Saint Curé s’est lui-même fait tabernacle. Par sa prière, il a ouvert son cœur à la présence de Dieu. Le témoignage de son union à Dieu fait naître chez nous le goût pour la prière. « La prière est un avant-goût du ciel… Les peines se fondent devant une prière bien faite comme la neige devant le soleil. » Ainsi, la prière devient une évidence, un appel. « La prière est une douce amitié, une familiarité étonnante… C’est un doux entretien d’un enfant avec son Père. » « Dieu attend ses enfants, les cherche, les rejoint ». « Approchez-vous de Dieu, il s’approche de vous ».

Quand on pense à la grandeur de l’Eucharistie, et à cet appel à prier, l’adoration Eucharistique devient naturelle. « Lorsque Dieu voulut donner une nourriture à notre âme pour la soutenir dans le pèlerinage de la vie, il promena son regard sur la Création et ne trouva rien qui fût digne d’elle. Alors il se replia sur lui-même et résolut de se donner. » Il ne reste plus qu’à recueillir ce don. Quelle chance nous avons dès lors d’avoir autant d’églises à proximité ! « Nos églises sont les demeures des anges et des archanges, le palais de Dieu, le ciel même ! Nos temples sont saints, respectables et sacrés, parce que Dieu fait homme y habite jour et nuit. » L’adoration est donc offerte jour et nuit. Mettons-nous à son école ! La transformation qui s’opère en nous dans la contemplation nous permettra de dire avec le curé d’Ars : « Je dis comme disait Notre Seigneur entrant dans le monde : ‘Me voilà, faites, Seigneur, ce que vous voudrez, je m’offre en sacrifice ‘ ».

L’anniversaire de la canonisation de Saint Jean-Marie Vianney renouvelle notre faim de l’Eucharistie et notre soif pour la prière. Comblés des dons de Dieu, nous pourrons rayonner autour de nous de cette présence de Dieu. Il désire se faire connaître, que nos vies offertes soient le signe qui attirera à Lui tous les hommes.

Père Rémy de Bovis, curé de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul « Les Réformés »

Source :

Paroisse et sanctuaire d’Ars, paroles du Curé d’Ars sur l’Eucharistie et la communion :

https://www.arsnet.org/paroles-du-cure-dars/#communion

L’heure Sainte (à l’école du curé d’Ars).

https://missionnaires-eucharistie.fr/wp-content/uploads/2019/10/Heure_Sainte_Ars.pdf

Le curé d’Ars et l’Eucharistie, Article publié en novembre 2003 dans les Annales d’Ars (n° 287) par le Père Philippe Caratgé, Modérateur de la Société Jean-Marie Vianney. [disponible aussi dans les Actes du Colloque d’Ars 2002 : Le Prêtre et l’Eucharistie (voir Librairie)].

https://www.arsnet.org/wp-content/uploads/2023/09/cure_d_ars_eucharistie.pdf

Enseignement sur l’adoration, 27 juin 2022, p.François-Marie Gay, curé de Crolles&Allevard (Isère)

https://cleophas.org/2022/06/27/enseignement-sur-ladoration/

Le curé d’Ars, une pensée par jour, textes recueillis par Claudine Fearon, Médiaspaul, 2010

Le dossier sur l’Adoration et la spiritualité du Sacré-Coeur est à retrouver dans le numéro de juin 2025 de la revue Eglise à Marseille