Le bon saint Eloi

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Du 25 au 29 juillet, la ville de Gémenos accueille la traditionnelle fête de Saint Eloi. Un évènement fêté qui attire une foule hétérogène composée de villageois, vacanciers, curieux et paroissiens.

 « Le bon saint Eloi lui dit « oh mon roi » … scande la célèbre comptine sur le roi Dagobert. Mais le bon saint Eloi (588-660) ne fait pas seulement partie de l’univers des chansons enfantines, il est aussi le saint patron des maréchaux-ferrants, des charretiers, des laboureurs ou encore des armuriers, ainsi que le protecteur des mulets, des ânes et des chevaux. Petit à petit, son culte s’est développé dans le sud de la France, marqué par le travail de la terre associé aux chevaux et mulets. A Gémenos, sa fête est certainement l’une des rendez-vous les plus incontournables et les plus connus de la région. Elle a lieu chaque année, le dernier week-end de juillet (du 25 au 29 juillet cette année). Dès le lancement des festivités, l’effervescence s’empare du village. Banquet, concerts, cavalcade, concours de charrettes, des défilés de fifres et tambours et grande messe, les villageois ne ménagent pas leur peine pour rendre ce moment de l’année inoubliable. La sainte Eloi à Gémenos est un travail de longue haleine qui se prépare tout au long de l’année et mobilise les habitants depuis plusieurs générations. Tombolas, vide-greniers, permettent de financer et proposer une fête dont la réputation n’est plus à faire.

Transmission

Pendant près de cinq jours, Gémenos se replonge dans son histoire et ses traditions provençales, avec des tenues d’époque, des instruments de musique traditionnels et des concours de charrettes décorées. La célèbre cavalcade est bénie par le curé et un hommage est rendu aux anciens. Ensuite, une procession pour la grande messe s’élance. « Même si je ne suis pas provençal, j’essaie de célébrer cette messe avec quelques mots de provençal », explique le père Martin Tran, curé de Gémenos. Beaucoup de personnes sont touchées par ce respect de la culture provençale et la dimension patrimoniale et historique de cette fête. Au fil des évènements de la Saint Eloi, les rues du village se remplissent de joie et d’amitié. C’est une fête particulièrement populaire qui réunit les familles, sur plusieurs générations. Ce qui frappe particulièrement le père Martin Tran, c’est ce souci de transmission des traditions des grands-parents vers les petits-enfants et le sens de l’accueil que permet cette fête. Ouverte à tous, elle draine aussi bien les habitués que les vacanciers, venus rejoindre leurs familles. Une fête populaire qui prend racine dans une histoire chrétienne, comme le rappelle le père Martin. : « Beaucoup de paroissiens sont engagés dans l’organisation de cette fête et, même si ce n’est pas exclusivement une fête religieuse, je fais attention à ce qu’on rappelle que saint Eloi était un évêque et qu’il y a un ancrage chrétien qui contribue à la communion. »

Une fête populaire avec un ancrage chrétien

Lors de la grande messe, le père Martin Tran raconte ces visages qui passent timidement la porte de l’église, touchées par la beauté de liturgie, et qui vont à sa rencontre à l’issue de la célébration, pour échanger et remercier. Ces rencontres débouchent parfois sur des demandes de baptême. Au-delà d’une fête simplement populaire et touristique, la saint Eloi permet, selon le père Martin, « à la grâce de Dieu de travailler le cœur de chacun de façon très mystérieuse ».

Niché au pied de la Sainte-Baume et face au Garlaban, Gémenos est un village provençal typique, qui attire régulièrement vacanciers et touristes. Le père Martin et son équipe d’animation pastorale ont travaillé cette question de l’accueil pendant l’été, une équation pas si simple à résoudre car beaucoup de paroissiens partent en congés. Petit à petit, la paroisse a mis en place un accueil au moins tous les dimanches de juillet et août. L’été est aussi une période propice à la contemplation et la cadre privilégié de Gémenos peut permettre de faire une expérience de foi en contemplant la beauté de la création. « Le village dégage quelque chose de beau, explique le père Martin, cela permet de s’ouvrir à Dieu ». Il ajoute que le temps des vacances est un temps de disponibilité, qui permet de faire l’expérience de la gratuité et donc de la communion. Quant à la fête de saint Eloi, le Père Martin reconnaît que « la tradition provençale, les traditions du village qui prennent appui sur l’histoire chrétienne, permettent de rappeler un souvenir du passé, de son histoire, de sa culture, par une présence simple et accueillante et de témoigner que l’Église s’intègre bien dans la vie des hommes et des femmes de ce temps et continuent à les accompagner là où ils sont ».

Sophie Lecomte

crédit comité Saint Eloi Gémenos

Dossier spécial « des vacances pleines de grâce » à retrouver dans le numéro d’été d’Eglise à Marseille

 

Publié le 11 juillet 2025

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