Les chrétiens de Marseille, main dans la main contre la pauvreté

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Anne Giraud est présidente du Secours catholique à Marseille et responsable de la pastorale des migrants du diocèse. Elle nous explique en quoi vont consister les premières assises œcuméniques de la diaconie qui, en 2025, rassembleront de nombreuses Eglises chrétiennes sur le sujet du service et de l’écoute des plus démunis.

 

Comment est née l’idée de ces assises œcuméniques de la diaconie ?

Elle est née à l’occasion des petits déjeuners œcuméniques que propose le Cardinal Jean-Marc Aveline environ quatre fois par an. Ils réunissent les responsables des différentes Eglises chrétiennes de Marseille. Avec Mélanie, la directrice de l’association protestante Marhaban, nous y avons été invités pour parler de la situation des migrants et évoquer aussi nos champs d’action, chacune dans nos domaines, elle pour Marhaban et la Fédération protestante de France, et moi pour le Secours Catholique et la pastorale des migrants. Petit à petit, au fil des échanges, est née la volonté de mieux organiser ce travail, d’identifier de nouveaux besoins, de prier ensemble… Catholiques et protestants, ce n’est pas la première fois que nous travaillons ensemble. Nous avons déjà été sollicités par le Conseil Départemental pour essayer de trouver des familles d’accueil pour les « mineurs non-accompagnés ». Un travail intense mené notamment avec Pierre-Olivier Dolino, l’ancien pasteur de « la fraternité de la Belle de Mai ».

En quoi vont consister ces assises ?

Dans un premier temps, il s’agit surtout de faire l’état des lieux de tout ce qui se vit dans nos paroisses chrétiennes sur le territoire du diocèse, dans et hors Marseille. Pour cela nous envoyons un questionnaire qui va aider à recenser toutes les actions qui ont déjà eu lieu ou qui existent dans toutes les paroisses, les mouvements ou les associations chrétiennes. Beaucoup de personnes ont l’impression que les Eglises ne font rien et que les personnes migrantes et/ou en précarité sont des laissés-pour-compte. Mais quand on allons sur le terrain, nous nous rendons compte que de nombreuses initiatives n’ont pas forcément d’écho mais sont bien réelles, comme l’aide d’une famille dans une paroisse, des cours de Français ou de langues étrangères dans une autre. Autant de « petites choses », qui n’en sont pas moins belles !  Notre but est de voir tout ce qui existe et de repérer les manques.

L’impulsion a été donnée par le Cardinal Jean-Marc Aveline, qui avait constaté, lors de la première phase du Synode, que les pauvres n’avaient pas eu vraiment la parole. Or il est essentiel qu’ils l’aient, que leur voix soit écoutée et entendue et qu’ils prennent toute leur place  au sein de nos communautés. Ces Assises ont pour but de nous rendre plus attentifs à la parole des pauvres, à les mettre au centre de la vie de l’Eglise et à les rendre acteurs.

Des questionnaires sont envoyés actuellement, aux paroisses, prêtres, pasteurs….Le 1er décembre, à 16h30 à la Basilique du Sacré Cœur, un temps de prière ouvrira officiellement ces Assises. Un forum œcuménique devrait avoir lieu le samedi 8 mars pour rendre visibles toutes les actions recensées. Les Assises vont se poursuivre tout au long de l’année 2025 et même au-delà. Nous avons même le souhait de créer un Service œcuménique de la diaconie  pour continuer à travailler ensemble.

Qu’attendez-vous de ces Assises œcuméniques ?

D’abord de mieux travailler ensemble et c’est, avant tout, un beau témoignage. Arméniens, Orthodoxes, Protestants, nous sommes tous très sensibles  aux paroles du cardinal qui nous encourage à mieux écouter les pauvres. C’est très beau d’être tous autour de la table avec nos différences, mais en se respectant et en essayant de construire quelque chose ensemble. Ces Assises permettent de cultiver l’unité entre chrétiens car nous sommes unis devant toutes ces situations difficiles, qui risquent de s’aggraver par les temps qui courent. Ensuite, notre souhait est de redonner toute leur place aux personnes en précarité et de les rendre actrices en leur donnant la parole et en les écoutant. Enfin, l’enjeu de ces Assises est de sensibiliser les chrétiens car ils ne sont pas tous enclins à se mettre dans une attitude  d’écoute des personnes en situation de précarité que nous sommes pourtant invités à aimer comme nous-mêmes car elles sont notre prochain.

Propos recueillis par Sophie Lecomte

Crédit photo: Secours Catholique de Marseille

Retrouver l’ensemble du dossier  « suivre la voix des pauvres » dans le numéro de novembre d’Église à Marseille.

Publié le 25 novembre 2024 dans ,

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