
À l’occasion du mois d’octobre, mois missionnaire, nous vous proposons d’aller à la rencontre de jeunes parents qui ont choisi de vivre la mission en famille. Après quatre ans passés au service de la paroisse saint Henri dans les quartiers Nord, Cyrille, Clotilde et leurs deux enfants sont partis, fin août, en coopération à Tunis avec l’ONG Fidesco.
En cette fin du mois d’août, la douceur de l’été est encore là, sous un soleil de plomb et un ciel dont les tons varient du bleu azur au blanc laiteux. Alors que la frénésie de la rentrée couve, Clotilde et Cyrille, accompagnés de leurs deux enfants, s’apprêtent à prendre le bateau pour rejoindre une destination jusqu’alors inconnue d’eux, Tunis. Un aller simple, pendant deux ans, dans le cadre d’une mission pour Fidesco, une organisation catholique de solidarité internationale créée par la communauté de l’Emmanuel. Un saut vertigineux dans l’inconnu pour ces jeunes parents marseillais. Une fois à Tunis, ils seront tous deux au service du diocèse, dans la gestion des biens immobiliers pour Cyrille et dans l’équipe pédagogique d’une école maternelle catholique pour Clotilde.
C’est la deuxième fois qu’ils répondent à cet appel de la mission. La première fois, c’était il y a quatre ans : alors qu’ils sont fiancés et fréquentent les paroisses du centre-ville, le père Gabriel Priou, alors curé de la paroisse de Saint Henri, dans les quartiers nord, leur propose de donner un coup de main pour animer les messes du dimanche. Tous les deux musiciens, ils acceptent sans sourciller. Durant ces quatre années, ils font l’expérience de l’accueil simple et chaleureux dans cette paroisse où règne un esprit familial, loin de l’entre-soi. Clotilde se rappelle du baptême de ses deux enfants où elle a été particulièrement touchée par la ferveur de l’assemblée, heureuse de partager cet évènement avec eux. Au fil des années, ils voient des familles peu pratiquantes grossir les rangs de la paroisse et redécouvrir la joie de la messe grâce à un parcours pour les couples ou une préparation au baptême. Accueillis, Clotilde et Cyrille accueillent à leur tour les nouveaux et les amis de paroissiens qui fréquentent peu les églises mais font l’expérience de la joie d’assister à une messe avec des chants qui les touchent. Pour Cyrille, « c’est une manière de transmettre sa foi ! ».
Pourquoi cette envie soudaine de quitter la France, un environnement familial aimant et une paroisse chaleureuse ? « L’idée de partir avec Fidesco n’est pas nouvelle », assure Clotilde. Elle trottait déjà dans leur tête au début de leur mariage mais est revenue en force lorsque Cyrille a envisagé de changer de travail et d’associer la foi et le cadre professionnel.
Se mettre au service
« On a grandi dans des familles unies et aimantes où nous avons eu la chance de beaucoup recevoir. Elles nous ont transmis la foi et nous ont donné tout ce dont on avait besoin pour bien grandir et être des adultes heureux, épanouis. Alors, nous avons a eu ce désir de pouvoir donner un peu de ce qu’on avait reçu pour ne pas le garder pour nous ou simplement pour nos enfants » explique Clotilde, son petit Henri de dix mois dans les bras et, juste à côté, la « grande » sœur de deux ans, Madeleine. « Nous ne sommes jamais allés en Tunisie, nous rejoignons une terre inconnue. On sait ce qu’on quitte mais on ne sait pas du tout ce qu’on ce qu’on va avoir ; mais nous sommes impatients et confiants car nous sommes attendus là-bas ». Ils ont déjà eu un avant-goût de l’accueil qui les attend de l’autre côté de la Méditerranée puisque des familles présentes à Tunis ont déjà pris contact avec eux.
A quelques heures de l’embarquement, ils perçoivent surtout cette « mission », « comme une façon de se mettre au service des autres ». Il ne s’agit pas de vouloir changer le monde à tout prix ou de remplir des objectifs financiers, humains ou de rentabilité, mais « de se laisser déplacer, de recevoir ce que le Seigneur nous donne là où il nous appelle », développe Clotilde, consciente de la part d’imprévu qu’implique un tel engagement. « Nous ne sommes pas là pour faire ce que nous avons décidé mais surtout pour nous mettre au service », complète-t-elle. Pour Clotilde et Cyrille, l’acteur de cette mission est l’Esprit Saint, qu’ils ne manquent pas de prier quotidiennement, comme un carburant indispensable, pour laisser la place à Dieu au cœur de ce projet. Sans oublier la Vierge Marie : avant de traverser la Méditerranée, direction Notre Dame de la Garde, leurs enfants sur les bras, pour confier à la Bonne Mère cette future mission. Face à la statue dorée de la Vierge Marie présentant l’enfant Jésus, on aperçoit le ferry en partance pour la Tunisie, amarré dans le port de la Joliette, qu’ils rejoindront leur prière achevée.
Sophie Lecomte
Crédit photo DR
Article à retrouver dans le numéro d’octobre d’Eglise à Marseille
Publié le 22 octobre 2024 dans A la une
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