Manuel pour l’entretien et la conservation des objets liturgiques

MOBILIER
Les meubles dans lesquels sont rangés les objets liturgiques et les ornements doivent être sains, propres, dépoussiérés régulièrement et si possible dans un local frais et aéré. Dans un premier temps, il faudra s’assurer de l’absence de sciure de bois, preuve d’une activité et de la présence d’insectes xylophages. Dans le cas d’une infestation, il faudra faire appel à un restaurateur qui s’assurera de la comptabilité des produits utilisés pour le traitement avec la nature des objets fragiles.
Autre problème à surveiller attentivement, la présence de moisissures. Celles-ci sont révélatrices d’une trop forte humidité. Dans un contexte sain, il est possible de placer dans les tiroirs de petites cartes de tests qui alertent en cas de situation anormale. En cas de problème, il est possible d’installer des billes de silice (chez les fournisseurs des musées comme STOULS, ATLANTIS, MUSEODIRECT) ou un déshumidificateur. Mais il est toujours préférable de demander conseil à un restaurateur. Dans tous les cas, penser à aérer régulièrement les salles et les meubles (ouvrir régulièrement les tiroirs).
Enfin, il est important de lutter contre les nuisibles :
– les mites : placer dans les meubles des produits répulsifs naturels de préférence (des sachets de lavande ou du bois de cèdre peuvent très bien faire l’affaire), en s’assurant bien qu’ils ne soient jamais en contact avec les objets et tissus. Ces produits sont à renouveler tous les ans.
– les rongeurs, friands de vieux tissus : les pièges qui capturent les animaux vivants sont les seuls à recommander, moins cruels que les pièges à colle qui les laissent agoniser plusieurs jours ou que les poisons qui leurs causent des hémorragies internes. De plus, cela évite que ces petits mammifères aillent mourir dans les tiroirs au milieu du linge (risque d’odeur très persistante !)
ORFEVRERIE
Il est important de savoir que tout nettoyage ou polissage enlève une infime quantité de métal, ce qui à la longue altère l’objet et ses reliefs. Le nettoyage régulier est donc à proscrire absolument au profit de moyens permettant de limiter l’oxydation trop rapide.
Les objets propres seront enveloppés dans du papier de soie puis placés dans des housses en coton. Chaque élément doit être bien isolé afin d’éviter chocs et frottements. Ainsi, on ne laissera pas la patène sur le calice correspondant, sans papier de soie intermédiaire. Ne pas utiliser de sacs plastiques qui pourraient engendrer une condensation et donc une corrosion du métal.
Les matériaux composant les meubles et les boîtes de rangement peuvent aussi générer la corrosion : des étagères en bois non vernis (le chêne par exemple), certains métaux non isolés par une peinture spéciale, le caoutchouc, le PVC, les cartons et papiers acides, la feutrine de laine.
Lorsque le niveau de saleté et d’oxydation sont tels qu’un nettoyage est inévitable, il est nécessaire de connaître certaines règles afin de travailler avec un maximum de sécurité pour la bonne conservation des œuvres.
Le travail devra se faire sur une table suffisamment grande et claire afin de repérer de petits éléments ou pierres qui viendraient à se décrocher. Le port de gants en vinyle (type gants de chirurgien non poudrés) est nécessaire pour ne pas redéposer de traces de doigts.
Un dépoussiérage peut se faire dans un premier temps avec un pinceau doux et un aspirateur dont l’extrémité aura été obstruée par une gaze maintenue par un élastique (ceci afin d’éviter d’aspirer par mégarde de petits éléments). Puis, il faudra passer au nettoyage.
Si la pratique régulière permet de mieux reconnaître les matériaux composant un objet, seul un spécialiste pourra prédire les réactions d’un produit chimique sur tel ou tel métal. Il est donc préférable de se contenter d’un produit unique et peu abrasif : le blanc de Meudon. Une pâte un peu liquide doit être réalisée en y ajoutant un peu d’eau. Cette préparation sera appliquée au pinceau sur toute la surface de l’objet. Un temps de séchage sera nécessaire avant de frotter les surfaces avec un chiffon non pelucheux, sec. L’usage d’une petite brosse souple (type brosse à dents de bébé) sera nécessaire pour atteindre les zones les plus difficiles.
ORNEMENTS
S’il est possible de nettoyer les objets liturgiques métalliques, les ornements anciens (à l’exception donc des ornements contemporains et du petit linge blanc) nécessitent, eux, l’intervention exclusive d’un restaurateur spécialisé. Les règles à mettre en pratique concernant donc surtout les conditions de conservation. Les textiles liturgiques sont très variés autant dans les formes que dans la nature des matériaux.
On trouve principalement : des vêtements pour les célébrants (chapes, chasubles, dalmatiques…), du linge blanc (nappes, aubes, petits linges liturgiques…), des parures d’autel (tours d’autel…), des pièces de procession (bannières, drapeaux, dais…). Ces ornements sont souvent enrichis de galons, broderies ou dentelles.
Les matériaux constitutifs sont : la soie, le lin, le coton, parfois la laine, sans oublier les fils métalliques (or, cuivre, argent).
Ces linges sont donc fragiles et il est très important de les protéger de la lumière.
Autant que possible, il est préférable de les conserver à l’horizontale, idéalement dans un meuble spécifique appelé chapier.
Les tiroirs seront d’abord dépoussiérés puis recouvert de draps de coton propres qui isoleront ainsi les tissus du bois.
Vêtements et accessoires sont rangés par couleur liturgique (blanc, noir, vert, rouge, violet, or), en intercalant des feuilles de papier de soie (pour éviter les frottements) et en rembourrant les plis.
On ne mettra pas plus de 5 ornements par tiroirs afin d’éviter l’écrasement. De plus, les ensembles présentant des motifs en relief (Agneau Pascal ou Colombe de l’Esprit Saint par exemple) seront placés au sommet de la pile.
Ranger les textiles avec la doublure à l’intérieur et non pas retournés sur eux-mêmes, afin d’éviter que des broderies métalliques s’accrochent les unes aux autres ou dégradent les soies.
Les accessoires (étoles, manipules…) doivent être rangés à plat avec leur ornement et maintenus par des boudins de papier de soie au niveau des plis. Les voiles de calice seront rangés totalement à plat.
Pour les objets de grandes dimensions (devant d’autel par exemple), les « plis » devront être rembourrés de boudins de papier de soie afin de ne pas abîmer les broderies métalliques. Ne jamais plier les grandes pièces sur l’axe médian central car la broderie, souvent présente au centre, en souffrirait. Il vaut mieux rabattre les deux extrémités vers le centre et soutenir ces rabats avec des boudins de papier de soie.
Les ornements liturgiques étant bien souvent très lourds, il est préférable de les manipuler à deux.
Les autres types d’œuvres d’art souvent présents dans les églises (tableaux, statues, bois dorés…) nécessitent l’intervention de restaurateurs spécialisés. En croyant bien faire, on cause parfois de plus gros dégâts que le problème initial.
Ne pas hésiter à toujours prendre conseil auprès de personnes qualifiés et reconnus par le Ministère de la Culture !
Publié le 19 janvier 2022 dans CDAS
Ces articles peuvent vous intéresser
Marie-Madeleine, la sainte de Plan-de-Cuques
Fête patronale de Plan-de-Cuques, le fête de Marie-Madeleine, célébrée en juillet durant…
Marseille : la Bonne Mère se refait une beauté
Comme tous les 30 ans, à partir du 2 février 2025, la…
Le jubilé est une occasion de se rapprocher de Dieu
Le 24 décembre dernier, le pape François ouvrait les portes saintes de…
en ce moment
à Marseille