Marie-Bastienne : « La beauté de la fragilité permet à l’amour de se déployer »

fin de vie

En écho avec l’annonce du projet de loi sur l’aide à mourir par le suicide assisté, voici le témoignage de Marie-Bastienne, infirmière en soins palliatifs dans le diocèse de Marseille.

 

« Servir la vie en me mettant au service de la personne fragile, vulnérable, image du Christ souffrant que je soigne, accompagne, aime. En travaillant en tant qu’infirmière en soins palliatifs depuis 4 années, j’ai réalisé l’importance de ce temps donné à la personne souffrante pour accompagner les dernières étapes de sa vie ici-bas, la préparer avec ses proches à cette séparation inévitable. Nous ne soupçonnons pas les bienfaits qu’offre cette période et les grâces qui en découlent : paix, pardons donnés et reçus, marques d’affection… Vivre ce temps permet d’accepter la fin, de nous en remettre à plus grand que soi, de nous purifier.

Proposer le suicide assisté et l’aide active à mourir à notre société déjà si corrompue par le péché de mort ne laisse aucune chance à l’homme de se purifier à la fin de sa vie mais au contraire, l’enferme dans son péché d’orgueil lui faisant croire qu’il est au-dessus de tout en « choisissant le moment de sa mort ». Cette nouvelle loi incitant à supprimer la vie me heurte profondément dans ma pratique soignante et en tant que chrétienne. Comment demander à des personnes qui ont choisi ce métier pour sauvegarder et accompagner la vie jusqu’à son terme naturel de participer à y mettre fin brutalement ?

Heureusement, je mets mon espérance en Dieu et suis persuadée qu’à travers cette folie qu’on veut nous imposer jaillira du bon, du bien. Déjà, ce sujet d’actualité permet de mettre en lumière la beauté et l’importance des soins palliatifs et j’espère facilitera leur développement. L’enjeu sera de faire cheminer les personnes pour qu’ils choisissent la vie ! Les aider à trouver un sens à ce temps où la vie est tellement intense, où tellement de choses se jouent. Rare sont les patients qui demandent que nous les aidions à mourir lorsqu’ils sont soulagés de leurs symptômes (douleurs, angoisse). Si les proches le demande pour eux, leur accompagnement par des explications, du réconfort, de la compassion permet de les apaiser et d’accepter ce temps d’agonie. Les étapes du deuil se passent alors dans une plus grande paix. Tous ne sont pas croyants mais tous sont reconnaissants de l’accompagnement reçu.

Tout au long de ma vie professionnelle, je continuerai à servir la vie en témoignant par mon expérience et ma foi de la beauté de la fragilité, des fruits qu’elle porte en permettant à l’Amour de se déployer.  » Ma grâce te suffit, car ma puissance se déploie dans la faiblesse. » (2 Co 12,9)

Crédit photo: ©Antoine_MC

Retrouver l’intégralité du dossier « servir la vie » dans le numéro d’avril 2024 d’Eglise à Marseille.

 

 

Publié le 30 mai 2024

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