Message de Rémi Bucquet aux jeunes du diocèse

Rémi Bucquet sera ordonné prêtre ce 29 juin à La Major. A cette occasion, il s’adresse dans cette lettre à tous les jeunes du diocèse.

Cher jeune,

Le dimanche 29 juin à 16h, je recevrai des mains de notre cardinal le don de l’Esprit Saint pour être consacré d’une nouvelle manière : je serai ordonné prêtre de Jésus-Christ, au service du peuple qui est à Marseille. C’est un grand engagement que je me prépare à vivre, aboutissement d’un long processus de discernement, commencé officiellement en 2018 par mon entrée en propédeutique, mais déjà mûri depuis bien plus longtemps, dès mon enfance. Être prêtre m’a toujours à la fois attiré et repoussé, paradoxe d’un appel qui séduit et fait peur en même temps. Mais n’est-ce pas le cas de tout engagement authentique, image de ce Dieu qui à la fois nous dépasse infiniment et qui est « plus intime que l’intime de moi-même » comme le comprit saint Augustin ?

Arrivé à Marseille pour une année de service à la maison Bernadette en septembre 2016, je vécus là la plus belle année de ma vie. Entre frères et sœurs, auprès des plus fragiles, nous avons grandi en humanité et en sagesse. Après cette année, je choisis de demeurer à Marseille et de garder un lien avec le quartier des Lauriers. Je commençais alors un travail en tant qu’ingénieur dans une start-up de panneaux solaires. Au bout d’un an, je fis le bilan : mon métier était intéressant, mes collègues fort sympathiques, mais pourtant je ne me sentais pas à ma place : il manquait quelque chose. C’est là que, sur les conseils de mon père spirituel, je franchissais le pas de la propédeutique, année de discernement préliminaire au séminaire.

En entrant en propédeutique, mon souhait était de trancher la question une bonne fois pour toutes : prêtre ou pas prêtre ? Je dois avouer que je comptais plutôt sur une réponse négative… Mais Dieu sait nous prendre avec nos blocages et nos contradictions, et nous amener là où il le souhaite, non pas comme un manipulateur sournois, mais comme un Père aimant qui veut notre bonheur. Il me donna des signes clairs pour confirmer l’appel que j’entendais en moi : ce n’était pas un fantasme ou une illusion psychologique, mais un désir authentique inscrit en profondeur. Renonçant à une vie de couple et à fonder une famille charnelle, j’ai alors fait le saut de la foi entre les mains de Dieu. Ce premier « oui » devait en amener d’autres, approfondissant ainsi de plus en plus l’appel du Seigneur. Il aura fallu du temps pour que ma vocation se décante : le temps d’apprendre à faire confiance à l’Église et au Seigneur ; le temps de mûrir une liberté qui ne se conforme pas aux standards du monde, mais qui écoute les appels de l’Esprit de vie ; le temps de renoncer à se donner sa propre joie pour l’accueillir en plénitude… Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu de m’avoir donné une certitude : je suis à ma place.

Cher jeune, toi qui cherches à vivre une vie pleine, toi qui sais que la vie n’est pas faite pour être facile mais pour être féconde, toi qui ne saurais te contenter de la médiocrité mondaine mais qui aspires à davantage, toi qui doutes parfois de la valeur de ton désir : je souhaiterais te donner trois conseils pour avancer. D’abord, aie confiance en Dieu et pose des choix qui te font avancer. Discerne, mais ensuite, lance-toi ! C’est en s’engageant que l’on peut savoir si l’on est à sa place ou pas. Prends un engagement de service régulier ; approfondis une (chaste !) relation avec ce garçon ou cette fille ; entre en propédeutique ou au postulat ; consacre une année de ta vie à un noble projet… Et si tu t’es planté, tu le sauras assez vite ! Mais sans engagement, on végète. Deuxièmement : sois accompagné spirituellement ! Pas par n’importe qui… Là aussi, il faut essayer, et changer si besoin. Mais on ne discerne jamais aussi bien qu’avec un accompagnateur compétent, qui sait écouter les appels de l’Esprit que l’on a parfois du mal à entendre tellement ils font partie de notre quotidien ! Et enfin, le plus important : grandis en amitié avec le Christ. Prie-le quotidiennement, alors ton cœur s’ouvrira à sa grâce, tu seras comblé de son Esprit qui t’illuminera et te donnera sa paix et sa joie.

Je te souhaite un bon chemin avec le Christ, dans la sagesse de son Esprit Saint, pour que ta vie soit donnée au Père et ainsi au monde de la meilleure façon, c’est-à-dire : la tienne !

Rémi Bucquet

Faire un don pour soutenir la formation des séminaristes : https://don.denier13.com/vocations-et-seminaires/

Du 21 juin au 29 juin, priez avec nous une neuvaine pour les vocations avec tout le diocèse : https://diocese-marseille.fr/vocations2025/