Notre-Dame de la Galline

galline

En quittant l’Estaque, au terme d’une route en lacets tracée dans un massif calcaire, à l’extrême limite de la commune de Marseille, on parvient au hameau de la Nerthe (du provençal « nertho », myrthe).

En ce lieu retiré, une première chapelle aurait été construite dès les premiers temps du christianisme, où deux ermites, Jean-Baptiste et Antoine, se seraient installés. Elle aurait été ruinée plusieurs fois jusqu’au Xe siècle. Une nouvelle chapelle fut consacrée le 3 mai 1045 par Pons II, évêque de Marseille de 1008 à 1073. Passée cette époque, l’acte le plus ancien mentionnant l’édifice est daté de l’année 1278. Un document d’archives de l’évêché du 10 avril 1363 désigne la chapelle sous le titre d’Ecclesia de Nerta.

En 1740, Mgr de Belsunce vient à Notre-Dame de la Nerthe et y revient trois ans plus tard pour clore une mission prêchée par les prêtres du Sacré-Coeur. Pendant la Révolution, la chapelle fut fermée, mais préservée de la ruine, et sa statue vénérée mise en lieu sûr par une famille possédant une bastide à proximité.

La chapelle et le tunnel

Peu à peu délaissée, elle menaçait ruine lorsqu’intervint la construction du tunnel ferroviaire de la Nerthe (1843-1847) sur la ligne Avignon-Marseille. Le hameau reprit un peu d’animation et de vie grâce aux nombreux ouvriers piémontais employés sur le chantier qui trouvèrent là un lieu de prière leur rappelant l’Italie. Une messe était célébrée tous les dimanches dans la chapelle remise en état. Les travaux du chemin de fer achevés, l’endroit retomba dans l’oubli.
Le 5 octobre 1854, sous l’épiscopat de Mgr Eugène de Mazenod, la chapelle fut rattachée à la nouvelle paroisse de l’Estaque. Il fallut attendre le début du XXe siècle pour que les curés successifs de l’Estaque remettent à l’honneur la dévotion à la Vierge. Depuis, la chapelle de Notre-Dame de la Galline est le but d’un pèlerinage annuel, le premier dimanche qui suit le 8 septembre (date de la fête de la Nativité de la Vierge Marie).

Une décoration touchante

Mesurant 9,50 m de longueur sur 5,60 m de largeur, l’édifice se compose de deux parties. La plus ancienne constitue la chapelle primitive : elle est de plan presque carré avec un plafond vouté sur croisée d’ogives. Elle fut agrandie au début du XVIIe siècle. La porte d’entrée, s’ouvre sur le flanc droit de la chapelle. Un petit logement y est attenant et un clocheton domine le tout.

A l’intérieur, dans la niche centrale, se trouve la statue vénérée lors des pèlerinages, en bois de noyer polychromé, datant du XVe siècle (notre photo). Marie est assise, portant l’Enfant Jésus qui tient dans sa main gauche une petite poule (galino en provençal) blanche, d’où le nom donnée à la statue : Notre-Dame de la Galline. La poule est ici symbole de protection, abritant et rappelant ses poussins, c’est-à-dire les enfants de Dieu que nous sommes devenus par le baptême.

Par sa situation et son environnement, la chapelle de Notre-Dame de la Galline, remarquablement restaurée en 1980, est un bel exemple de la particularité du terroir marseillais où cohabitent zones urbaines denses et sites isolés en pleine nature.

 

(Article du P. Bernard Lorenzato)

Publié le 02 décembre 2024 dans

Ces articles peuvent vous intéresser

Les veillées de consolation

Présentation des veillées de consolation qui ont lieu un mardi par mois…

Lire l’article →

Les chemins de Bonneveine : « faire paroisse ensemble »

Qu’est-ce que la foi apporte à nos actes ? C’était le fil conducteur…

Lire l’article →

« Que Dieu forge en moi l’apôtre dont il aura besoin »

Charbel Aboukhater fait partie des onze jeunes hommes qui font leur rentrée…

Lire l’article →

en ce moment

à Marseille

Publications
récentes

Plus d’actualités →