« Nous sommes un peuple qui sait se tenir debout ! »

nd de la garde

Le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, publie ce message, à quelques heures de la marche blanche pour honorer la mémoire de Mehdi Kessaci. 

En ce jour où Marseille se rassemble pour honorer la mémoire de Mehdi Kessaci, je veux exprimer à toute sa famille, comme j’ai pu le faire à son frère Amine, ma proximité et ma prière dans cette tragique épreuve.

Dans le quartier de Saint-Just, le 13 novembre dernier, le jour même où la France faisait mémoire des tristes assassinats terroristes qui l’avaient ensanglantée il y a dix ans, le meurtre de Mehdi, un jeune homme de 20 ans, nous a ramené à des pratiques terribles, celle des « empires mafieux » qui avaient jadis terrorisé Marseille. Ce jour-là, on a tué un innocent pour tenter de museler son frère. Et la terreur s’est abattue sur la ville, comme au temps où les réseaux mafieux n’hésitaient pas à massacrer des enfants pour se venger de leurs parents, ni à éliminer juges ou commerçants s’ils osaient s’opposer à leur puissance.

L’assassinat de Mehdi montre que les trafiquants assassins ne se contentent plus de gagner des territoires, fût-ce au prix de la vie de nos « minots ». Ils veulent intimider et anéantir les derniers remparts qui se dressent contre leur emprise : les forces de l’État de droit et nos consciences. Leur but est de faire taire les résistances et d’asservir notre société tout entière, en anesthésiant toute volonté par la redoutable puissance de leurs armes et de leurs drogues.

En visite dimanche dernier dans les quartiers Nord, j’ai été témoin de la peur qui s’est emparée des habitants. Elle est bien compréhensible : comment ne pas redouter une telle emprise, surtout lorsque l’on vit dans des cités devenues des ghettos sous surveillance ? Pour avoir souvent sillonné ma ville, y compris dans ces cités, je veux saluer avec respect tous les jeunes qui résistent à la séduction de la drogue, les professeurs qui les encouragent, les éducateurs qui les soutiennent. Je veux saluer les mamans, les papas, les frères, les sœurs, les voisins, qui relèvent et qui protègent. Je veux remercier les policiers, les infirmières, les soignants, notamment ceux qui œuvrent dans les centres d’addictologie. Oui, ils sont déjà nombreux à s’être levés et la peur, j’en suis sûr, ne les fera pas taire. Nous sommes un peuple qui sait se tenir debout !

La marche blanche de ce jour, à laquelle je participerai avec de nombreux Marseillais, en sera le signe éloquent. Mais il faudra continuer d’agir ensemble, pour que la peur et la mort n’aient pas le dernier mot. J’ai confiance, également, dans la capacité de ceux qui ne consomment de la drogue que pour leur plaisir, à s’interroger sur le prix humain de ce trafic.

Avec tous les priants de l’ombre – et je sais qu’ils sont nombreux à Marseille – je lève les yeux vers la Vierge de la Garde et je lui confie tous les habitants de notre ville, les jeunes tout particulièrement, lui demandant d’affermir en nous tous le courage de l’espérance, pour que la vie triomphe de la mort et que l’indifférence n’étouffe jamais l’indignation.

+ Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, le samedi 22 novembre 2025

Publié le 22 novembre 2025 dans

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