Oremus : s’ouvrir au tressaillement intérieur

Depuis l’année dernière, le groupe Oremus se tient à la disposition des visiteurs de Notre-Dame-de-la-Garde tous les soirs d’été, pour les accompagner, discuter, et prier avec eux s’ils le souhaitent. Les bénévoles qui rejoignent ce groupe sont de plus en plus nombreux. Cet été, ils sont une cinquantaine à avoir répondu présent et parmi eux, beaucoup de jeunes.

 Oremus signifie « Prions ». Le groupe existe depuis l’année dernière mais dès 2022, les sœurs du sanctuaire assuraient cette mission d’accueil. Puis, avec l’installation de la buvette en extérieur « Le bon air », transformant un des parkings du sanctuaire en « spot » idéal pour boire un verre face à la mer et au soleil couchant, le recteur, le père Olivier Spinosa (lire son interview en page XXX) a souhaité développer un accueil pour les visiteurs qui exprimaient le désir de prier ou tout simplement de discuter. C’est ainsi qu’est né le projet Oremus. En tout, ils sont une cinquantaine de bénévoles, issus des différentes paroisses du diocèse, de tous âges ; de mai à septembre, tous les soirs, une équipe de trois ou quatre d’entre eux se relaie pour se tenir présente près de la buvette et de la chapelle des sœurs. Ainsi, quand tel ou tel visiteur venu boire un verre s’approche de la chapelle, située à quelques mètres de la buvette extérieure, il y est accueilli et écouté. Et toutes ces personnes et leurs intentions sont ensuite portées dans la prière par les membres d’Oremus. « Famille, jeunes et moins jeunes, croyants de toute religion, nous n’imaginions pas accueillir autant de monde », confie Sylvie, qui entame sa deuxième année à Oremus, accompagné de son mari Bruno. Le couple rattache sa mission Oremus à l’évangile des Noces de Cana. « Nous remplissons les jarres jusqu’en haut, c’est-à-dire que nous apportons à cette mission d’accueil, notre joie, notre disponibilité, notre délicatesse, nous écoutons Marie nous dire de faire ce que le Christ nous dira et nous savons que c’est le Seigneur qui fait le miracle ».

Le temps des vacances est un moment propice à la détente. Les visiteurs se tournent assez naturellement vers les bénévoles pour échanger sur la beauté du lieu, parfois sur leur région ou leur pays d’origine. Les bénévoles d’Oremus accueillent beaucoup de jeunes venus simplement visiter la chapelle ou les terrasses et qui partagent leurs questions sur le sens de la vie. Un geste simple est proposé et touche souvent les cœurs, celui d’écrire le nom d’une personne ou d’une intention de prière et d’allumer une bougie. Certains font le choix de rester en silence ; les bénévoles se mettent alors en retrait. Plus qu’une expérience de foi, le groupe Oremus propose un accueil qui touche et permet, par Marie, un temps de paix qui ouvre le cœur. Jean-Louis, bénévole, décrit « cette grande grâce que le monde entier se déplace et vienne prier à Notre-Dame-de-la-Garde ». Il raconte avec émotion « ces belles rencontres comme cette famille syrienne endeuillée par la guerre, venue prier Marie pour leurs parents restés au pays, ou encore cette famille musulmane de Tours qui n’osait pas rentrer dans la chapelle, puis après un bel échange, a déposé des intentions de prière et souhaité faire un don au sanctuaire ». Christine, bénévole de Saint-Barnabé, raconte l’inattendu et la surprise des rencontres avec des personnes si différentes, parfois réticentes au départ et qui se révèlent ensuite particulièrement intéressées : un couple de Géorgiens orthodoxes, cette famille venue de Haute-Savoie, des adolescents, un jeune Algérien. Certains viennent uniquement pour prendre des photos, d’autres posent un pied timide dans la chapelle et d’autres encore osent davantage et s’assoient pour prier. Florence, jeune trentenaire porteuse de trisomie 21, aime particulièrement sa mission à Oremus et ne manquerait ce rendez-vous pour rien au monde : « Rencontrer des personnes du monde entier, les aider à prier dans le cadre magnifique de Notre-Dame-de-la-Garde, face au coucher du soleil, est une expérience inoubliable. Ce que j’aime bien à Orémus, c’est que je suis dans le calme et cela m’aide à prier et à accompagner les visiteurs. Nous vivons cette mission ensemble avec mon mari, nous ne pouvons pas avoir d’enfants mais nous vivons la fécondité autrement, comme couple missionnaire, en aidant d’autres personnes à prier, et cela nous touche beaucoup. » Autant d’occasions d’aider tous ces visiteurs à se laisser saisir par la beauté du lieu et s’ouvrir à ce « tressaillement intérieur » dont le Pape François parlait à Marseille en septembre 2023, quand lui-même était venu ici en pèlerin.

Sophie Lecomte, avec le groupe Oremus

Crédit photo DM

Dossier spécial « des vacances pleines de grâce » à retrouver dans le numéro d’été d’Eglise à Marseille