Préparation au mariage : mettre Dieu dans la barque

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Béatrice Der Gazerian est présidente des centres de préparation au mariage dans le diocèse (CPM 13) depuis deux ans années. Un engagement pris avec son mari il y a 30 ans. Alors que le pape François insiste souvent sur l’importance de renforcer la pastorale du mariage, elle explique en quoi consiste la préparation à ce sacrement.

 Pourquoi se préparer au mariage ?

Demander le mariage à l’Eglise, c’est demander un sacrement, « signe visible du don de Dieu », qui va diffuser tout au long de la vie conjugale. C’est donc un engagement fort, qui nécessite un temps pour discerner, surtout à une époque où les couples sont happés par l’urgence et la complexité du quotidien. Se donner ce temps de préparation permet au couple de mûrir son projet de mariage et de mieux prendre conscience de toutes les dimensions de cet engagement.

Comment abordez-vous la dimension sacramentelle du mariage ?

Ce n’est pas toujours simple car nous accueillons beaucoup de couples dont seul un des membres est baptisé : pour l’autre, le sacrement ne signifie pas grand-chose. Nous nous adaptons, en accueillant les gens là où ils en sont sur leur chemin de vie et de foi. Même s’ils ne sont pas baptisés, leur vie nous dit néanmoins quelque chose de la présence du Christ. Même s’ils ne sont pas croyants, nous pouvons les aider à réaliser que le Christ est déjà à l’œuvre dans leur vie, dans leur relation de couple, dans le fait qu’ils se soient rencontrés, qu’ils se soient reconnus alors qu’on est 8 milliards sur terre : cela tient presque du miracle ! Et leur amour témoigne de la présence de Dieu sur cette terre.

Après, la dimension sacramentelle est abordée selon la relation individuelle qu’ils ont avec Dieu. Nous leur expliquons que s’échanger le sacrement de mariage, c’est mettre Dieu dans la barque de leur mariage. Malgré les tempêtes qui ne manqueront pas de surgir, les difficultés inhérentes à la vie conjugale, la dimension sacramentelle est offerte pour soutenir les couples au quotidien, les aider à traverser les épreuves, et cultiver la confiance l’un envers l’autre et envers Dieu.

Comment est construit un parcours de préparation au mariage ?

Tout commence par l’accueil en paroisse. Les couples doivent d’abord se rendre dans leur paroisse de résidence, mais parfois ils ne savent pas très bien où aller. Parfois, c’est la première fois qu’ils poussent la porte d’une église. Bien accueillir est donc très important.  Certaines paroisses organisent elles-mêmes une préparation au mariage avec des couples de laïcs bénévoles et dans ce cas, les couples intègrent ce parcours. Ou, si les paroisses ne disposent pas de ces bénévoles, les centres de préparation au mariage (CPM) sont là pour prendre le relais, au niveau diocésain. Au sein du CPM, une vingtaine de couples bénévoles sont formés à l’écoute et à l’animation des parcours de préparation au mariage. Une fois inscrit (lire encadré), le couple rejoint une des sessions de préparation, proposées tout au long de l’année. Les rencontres se déroulent normalement en soirée, ou le dimanche pour les couples qui ne peuvent pas participer à des soirées. Avec mon mari, nous accompagnons en ce moment sept couples. A la lumière des préconisations du Pape François, la pédagogie des CPM consiste à accueillir les couples là où ils en sont, avec l’idée de partir de ce que chacun peut partager, plus que d’enseigner. Les partages d’expériences tournent beaucoup autour du quotidien de la vie de couple, qui cristallise souvent l’essentiel des conflits et difficultés rencontrés par les couples, mais c’est aussi au cœur de ce quotidien, si banal soit-il, que Dieu peut se révéler.

Comment l’abordez-vous la dimension spirituelle ?

Au cours de la préparation, nous abordons la notion d’engagement proprement dite, à travers les quatre piliers du mariage – la liberté de consentement, la fidélité, la fécondité et l’indissolubilité – mais aussi la question de la relation à Dieu et l’aspect sacramentel du mariage. Nous nous appuyons sur plusieurs textes de la Bible, dans l’Ancien ou le Nouveau Testament, qui éclairent les différentes étapes du chemin. A chacune des étapes du parcours, le couple animateur est invité à s’arrêter plus longuement sur tel ou tel sujet qui semble susciter plus de questions, de débats, d’inquiétudes, par exemple la gestion de l’argent ou la sexualité. Nous nous adaptons au mieux, en fonction de la sensibilité et des attentes des fiancés.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cet engagement ?

Avec mon mari, nous animons des sessions de préparation au mariage depuis 29 ans et nous sommes mariés depuis 29 ans (rires). Notre curé, à l’époque, avait eu cette audace-là de nous le proposer dès le début et nous avons eu celle d’accepter. Et nous n’avons aucun regret aujourd’hui ! Cet engagement a fait grandir notre couple et entretient de beaux souvenirs qu’on pourrait oublier face au tourbillon du quotidien. Cela nous rend toujours heureux d’accueillir ces jeunes fiancés qui sont dans la joie de préparer leur mariage. J’aime beaucoup ces rencontres, chaque histoire est unique et parsemée de grâces. Je suis aumônier d’hôpital : si je n’étais pas passée par les CPM, je n’exercerais certainement pas ce métier ; c’est cet engagement qui m’a formée à l’écoute et l’attention à l’autre.

Qu’aimeriez-vous dire à un couple qui hésite à s’engager dans la voie du mariage ?

Certains ont peur de perdre leur liberté. Il n’est pas évident de leur faire prendre conscience qu’une vie conjugale est aussi source de liberté mais, pour la goûter, le couple doit s’ajuster en permanence. Il faut que chacun soit à la bonne place vis-à-vis de l’autre, parfois très proche, parfois plus éloigné. Et c’est pour cela que le mariage chrétien propose de mettre Dieu dans cette relation de couple, pour qu’Il l’accompagne, l’ajuste et la fasse grandir. N’oublions pas que le Christ nous dit : « N’ayez pas peur ! », donc je crois qu’il faut arrêter d’avoir peur. Les fiancés oublient trop souvent qu’ils sont plus forts, plus grands et plus beaux que ce qu’ils pensent.

Propos recueillis par Sophie Lecomte

Crédit photo: Diocèse de Marseille

Renouvelez les promesses de votre mariage ! Dans le cadre de l’octave de la Chandeleur célébrée à la basilique Saint Victor, une messe pour les couples sera célébrée le dimanche 9 février 2025 à 10h30. Au cours de la messe, les couples seront invités à renouveler leur promesse de mariage et recevront une bénédiction spéciale.

Infos pratiques et agenda : Si vous souhaitez vous marier à l’église, la première démarche consiste à rencontrer le curé de la paroisse la plus proche de chez vous. Il vous indiquera s’il y a une préparation au sein ou de la paroisse et/ou vous réorientera vers les CPM, centres de préparation au mariage. Pour s’inscrire à la session de votre choix proposée par les CPM, un site : www.cpm-marseille.com. Durant toute l’année, des sessions peuvent être ajoutées en fonction des besoins. Si vous ne trouvez les dates qui vous conviennent, vous pouvez envoyer un mail à : contact@cpm-marseille.com

Un pèlerinage organisé pour les fiancés par la pastorale familiale du diocèse de Marseille pour aura lieu le samedi 15 mars à partir de 10h30 à Notre Dame de la Garde (rendez-vous au char de la place Edon). Au programme, montée des marches, témoignage, temps de partage en couple, messe et apéritif. Informations et inscriptions : www.famiho.fr/pelerinage-fiances

 

Publié le 21 janvier 2025 dans

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