Stade Vélodrome : le prêtre du virage nord

Le diocèse se mobilise pour faire rayonner le message de l’Evangile au cœur des JO 2024. Après le frère Marie-Olivier Guillou, Sœur Sophie, le P. Thierry Alfano, rencontre aujourd’hui avec le P. Nicolas Lubrano. Il est curé de Sainte Marguerite et abonné au stade Vélodrome depuis 16 ans ! Le virage nord : un lieu d’apostolat qu’il n’entend plus délaisser.

« C’était mon cadeau d’arrivée dans la paroisse, offert par les jeunes du patronage : un abonnement au stade. J’ai commencé à les accompagner pour aller voir les matchs. C’était il y a 16 ans : ils ont bien grandi désormais, mais moi, je continue à y aller, parce que je fais des rencontres là-bas que je ne ferais jamais ailleurs. Maintenant, les gens savent qu’il y a un prêtre dans le virage nord et à la mi-temps, j’entends des « C’est lui, va lui demander ! ». On vient me demander un baptême, un mariage, me confier une intention de prière. J’ai déjà célébré quatre mariages de supporters que j’ai rencontrés au stade ! Ces gens-là n’auraient peut-être pas osé pousser la porte de l’église, mais là, c’est l’Eglise qui vient à eux. Et moi, suivre l’OM m’aide pour la pastorale. Quand je célèbre un mariage, les gens sont parfois plus intéressés par leur téléphone que par la célébration. Mais dès que, pour expliquer l’importance de la fidélité dans le couple, j’évoque la fidélité du peuple de Marseille envers l’OM, ils lèvent la tête aussitôt ! Quand vous dites aux jeunes que l’issue du match se joue dès l’entraînement, ça leur parle ; il n’y a plus qu’à filer la métaphore pour leur faire comprendre que pour nous, chrétiens, l’entraînement, c’est le dimanche matin, pas sur le stade mais à la messe. Parce qu’en écoutant la Parole de Dieu, en le recevant, on s’entraîne à aimer, à pardonner. Parce que notre coach à nous, c’est le Seigneur.

On me dira que ça n’est pas très théologique, peut-être, mais pour annoncer l’Evangile, il faut partir de ce que les gens vivent et les aider à cheminer. Il faut leur parler avec les mots qui sont les leurs. Dans le sport, il y a une vie d’équipe, il y a des moments de communion, il y a une forme de liturgie, avec tous les supporters qui se lèvent quand les joueurs entrent sur la pelouse. Ce sont autant de ponts qu’on peut facilement faire, pour partir du ballon… et arriver à Jésus. »

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Retrouver l’intégralité du dossier Sport et foi dans le numéro de mai 2024 d’Eglise à Marseille.