S’unir pour servir

A l’initiative du cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, et des autres responsables d’Eglises chrétiennes de Marseille, des Assises œcuméniques de la diaconie vont être officiellement ouvertes en décembre… mais démarrent dès aujourd’hui. Explications.

Depuis plusieurs années, un « p’tit-déj œcuménique » réunit une fois par mois, à la résidence de l’archevêque de Marseille, les responsables des différentes Eglises chrétiennes présentes localement et engagées dans le dialogue œcuménique. C’est à l’occasion d’une de ces rencontres matinales autour du cardinal Jean-Marc Aveline, qu’a jailli l’idée d’une mobilisation renforcée et commune au service des personnes plus démunies qui vivent à Marseille. « Il y a de nombreuses situations de pauvretés dans notre ville, et nos communautés chrétiennes, en paroisse ou par le biais des associations qu’elles animent, s’engagent, explique Mélanie Castagno, responsable de l’association protestante Marhaban, Mais nous croyons qu’elles pourraient gagner en pertinence, en fécondité, si nous nous connaissions mieux les uns les autres, si nous priions ensemble, si nous nous mobilisions ensemble pour imaginer de nouvelles actions. Nous sommes tous le nez dans le guidon pour répondre aux urgences sociales auxquelles nous sommes déjà confrontés et nous nous sentons souvent seuls et impuissants. Parfois, nos initiatives s’essoufflent faute de bonnes volontés. Prendre le temps de prier, d’échanger, serait l’occasion de nous remettre ensemble à l’écoute de l’Esprit, pour qu’il inspire nos réflexions et nos actions et renouvelle notre engagement auprès des plus pauvres de nos frères. »

Recenser les initiatives solidaires qu’animent nos communautés chrétiennes, de façon généreuse mais souvent éparpillée ; les mettre en relation les unes avec les autres, pour renforcer la connaissance mutuelle, créer des synergies et partager les bonnes pratiques entre elles ; identifier les besoins qui ne sont pas pourvus et auxquelles de nouvelles actions à inventer pourraient répondre ; raviver le zèle de la charité dans nos communautés paroissiales ; donner à nos frères et sœurs en situation de fragilité leur place au sein de nos assemblées, la première place même, comme le paralytique descendu par le toit de la maison et placé aux premières loges, tout près de Jésus (cf. Mc 2, 1-12), pour qu’ils soient acteurs de la vie de nos communautés, prendre la parole et être écoutés : voilà la liste (non exhaustive) des objectifs des Assises œcuméniques de la diaconie, qui s’ouvriront le dimanche 1^er décembre 2024 et s’étaleront sur l’année 2025.

Un questionnaire

« Pour préparer ce lancement des Assises, nous allons envoyer dès le mois de septembre un questionnaire à toutes les paroisses, associations, mouvements ou services d’Eglise, explique Anne Giraud, présidente du Secours catholique dans les Bouches-du-Rhône et responsable diocésaine de la pastorale des migrants. Grâce aux réponses collectées, nous espérons recenser les initiatives qui existent déjà et mobiliser les fidèles de nos Eglises en vue des prochaines rencontres, le premier dimanche de l’Avent, puis, au printemps, lors d’un grand forum de la diaconie ». Questionnaire en septembre, rencontre œcuménique début décembre et forum en mars : trois temps qui permettront de poser les bases d’un futur Service œcuménique de la diaconie, à la suite du Christ lui-même, lui qui a guéri les malades, consolé les affligés et s’est assis à la table des publicains et des pécheurs. « Par toute sa vie et jusqu’à sa mort sur la croix, il a manifesté sa prédilection pour ses enfants les plus fragiles, ceux que la société éloigne et que la miséricorde de Dieu va chercher en premier, rappelle le cardinal Jean-Marc Aveline. Ce n’est qu’en prenant soin des plus petits, dans toutes les dimensions de leur humanité, physique, psychique, relationnelle et même spirituelle, que l’on pourra véritablement construire « Marseille en grand ».

Amaury Guillem

Crédit photo: Association Massabielle