Un baume d’amour du Seigneur

« Le point écoute-exorcisme de Notre-Dame-de-la-Garde est au service de la vie selon la pastorale des petits pas. Nous accueillons des personnes qui viennent de tous les milieux sociaux, des catholiques mais aussi d’autres confessions chrétiennes ou religions ou même athées. Elles viennent auprès de la Bonne Mère, confiantes que Notre-Dame de la Garde pourra les aider dans leurs difficultés et leurs souffrances.

Le premier accueil est proposé avec une des deux sœurs de l’équipe. Il consiste à un premier temps d’écoute dans le respect de la personne sans jugement. La personne partage ce qu’elle souhaite dans le respect de sa liberté. Au cours de cet entretien, nous essayons de comprendre qu’elles sont les blessures de l’âme de la personne selon l’anthropologie de Jean-Paul II : les blessures liées à l’identité (abandon, deuil, violence), à la participation et à la communion. Il s’agit du mal subi par la personne. Nous proposons alors de vivre une prière de consolation. Ce n’est pas un coup de baguette magique qui est donné sur le mal subi mais c’est comme un baume d’amour que le Seigneur vient mettre sur cette blessure. Elle pénètre le cœur comme la pommade que l’on passe après un coup et elle infuse l’amour que Dieu a mis dans le cœur de la personne petit à petit. Ainsi l’Esprit Saint fait son œuvre.

Nous sommes faits pour le don, pour l’amour, la vie et la vérité. Il peut arriver que, pour faire face au mal subi, la personne ait posé un acte ou des actes qui ne vont pas être au service de l’amour, de la vie et de la vérité. Elle a pu alors entrer dans un choix de haine, de mensonges et de mort envers les autres, envers elle-même ou envers Dieu. Ces chemins vont être comme des élastiques qui vont la retenir et l’empêcher d’avancer. Nous parlons alors de mal commis car il engage notre responsabilité. Dans ce cas, c’est lors de la rencontre avec le prêtre exorciste qu’une prière de délivrance peut alors être conseillée. Cette prière de délivrance est étroitement liée au sacrement de réconciliation. Elle est donc vécue uniquement avec un prêtre.

Il est aussi possible que le don pour lequel nous sommes faits n’ait pas été abimé. Il est alors possible de proposer une prière de protection, vécue également avec un prêtre.

Si la personne est affectée par une maladie, il peut aussi lui être proposé le sacrement des malades dans sa paroisse. Le prêtre, selon le rituel, s’il accueille une personne non baptisée, peut choisir une prière adaptée.

Souvent, ce temps de consolation permet à la personne de se relever et de retrouver du sens à sa vie plus enracinée en Christ. La plupart du temps, elle ne ressent pas le besoin d’aller plus loin : les exorcismes sont donc rares.

Ce qui est très beau, c’est de voir le Seigneur agir dans les cœurs par la force de la prière. L’Esprit est à l’œuvre. Les visages sombres du début reprennent des couleurs. La vie reprend sa place. »

Sœur Sophie, sœur de La Salette, en mission au point écoute de Notre Dame de la Garde.

À retrouver dans Église à Marseille