Un jubilé en communion avec le Liban

karam

À l’occasion du jubilé, le Pape François a adressé « une invitation particulière » aux fidèles des Églises orientales qui « ont tant souffert -souvent jusqu’à la mort- en raison de leur fidélité au Christ et à l’Église ». Ces frères « doivent se sentir particulièrement les bienvenus dans cette Rome qui est aussi leur Mère ». Eglise à Marseille est allé à la rencontre de la communauté maronite et la communauté gréco-catholique ukrainienne de Marseille. Deux communautés qui vivent des heures douloureuses et ne cessent d’espérer.

Lors de notre entretien avec Monseigneur Paul Karam, curé de Notre Dame du Liban à Marseille, nous sommes au lendemain de la clôture de l’Assemblée plénière des évêques à Lourdes. A cette occasion, les évêques de France ont souhaité adresser un message fraternel aux chrétiens du Liban et à tous les Libanais : « Nous avons porté devant Notre-Dame le cri de détresse et de souffrance qui monte de votre terre, le Liban cher à notre cœur de chrétiens ». Des mots pour son pays qui ont particulièrement touché Mgr Karam ; il espère désormais qu’ils trouveront un écho au sein de la communauté internationale. Les évêques de France décrivent également leur admiration « pour la solidarité vécue entre Libanais depuis tous les pays du monde ». Pour Mgr Karam, cette solidarité n’est pas nouvelle : la diaspora libanaise permet aujourd’hui de soutenir fermement le peuple libanais qui souffre. Chaque foyer, chaque parent, chaque cousin est en lien avec une personne restée au pays et lui vient en aide à différents niveaux, par l’envoi de médicaments, de nourriture ou encore des transferts d’argents qui permettent de soutenir des écoles ou encore d’acheter de l’essence.

Alors que le thème du jubilé 2025 est « pèlerins d’espérance », comment vivre cette espérance quand on est si éprouvé ? Mgr Paul Karam essaie de distiller un peu de cette espérance dans ses homélies. Pour lui, la parole de Dieu ne doit pas toucher les esprits « mais l’intérieur de chaque être ». Il invite régulièrement ses paroissiens à relire et méditer l’Evangile pour permettre à l’espérance de grandir dans les cœurs. Cela permet d’avoir les yeux rivés vers le Christ sauveur, qui a vaincu la mort, qui ne baisse les bras. Au cœur de Notre du Liban à Marseille, de nombreuses actions sont menées en lien avec le Patriarcat Maronite et la Caritas pour venir en aide à des paroisses, notamment chrétiennes, du Sud Liban, région actuellement meurtrie par les conflits. Des destructions injustes pour le curé maronite de Marseille, qui aborde cette question non pas d’un point de vue politique mais d’un point de vue éthique et moral. Selon lui, « on ne peut pas, sous le prétexte de faire une guerre contre un organisme qualifié par la communauté internationale de terroriste, tuer des gens innocents. Certains villages proches de la frontière sont en train d’être rasés de la carte (…) Face à ce déchaînement de haine et de violence inouï, la communauté internationale est silencieuse. Comment les intérêts politiques peuvent-ils être plus importants que la dignité humaine et la vie d’enfants et de femmes innocents ? Pourquoi toutes ces dépenses pour acheter des armes alors qu’on pourrait nourrir la population affamée ? ».

Avec l’ouverture de l’année sainte, Mgr Karam prie pour que le Liban et plus largement le Proche-Orient retrouve « l’espoir vivre en paix, l’espoir d’avoir un futur, l’espoir de connaître une situation de stabilité et de calme. L’humanité est en train d’agoniser à cause des guerres et les gens n’en peuvent plus, confie-t-il, nos jeunes aspirent à avoir un avenir dans lequel ils peuvent se projeter et ne pas toujours penser à fuir leur pays pour trouver un travail ou la stabilité. Le jubilé doit pouvoir porter ce message d’espérance, notamment auprès de la communauté internationale, pour que cesse le massacre de ces innocents ».

Dans le cadre du jubilé à Marseille, une messe sera présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline le dimanche 5 janvier à Notre Dame du Liban. Ce sera la veille de l’Epiphanie, qui dans la liturgie maronite symbolise le baptême du Christ. Un baptême qui pourrait être « comme une nouvelle naissance dans la conscience des dirigeants politiques, pour qu’ils puissent arrêter cette machine de guerre dans le monde entier ». Une prière intense dans le cœur de Mgr Karam, à laquelle nous nous associons.

SL

Crédit photo « diocèse de Marseille »

A retrouver dans le numéro de décembre d’Église à Marseille

Publié le 19 décembre 2024

Ces articles peuvent vous intéresser

« Que Dieu forge en moi l’apôtre dont il aura besoin »

Charbel Aboukhater fait partie des onze jeunes hommes qui font leur rentrée…

Lire l’article →

Marie-Madeleine, la sainte de Plan-de-Cuques

Fête patronale de Plan-de-Cuques, le fête de Marie-Madeleine, célébrée en juillet durant…

Lire l’article →

« La piété populaire est un antidote à la privatisation de la foi »

La fête de Saint Pierre-es-Liens est un rendez-vous incontournable du mois de…

Lire l’article →

en ce moment

à Marseille

Publications
récentes

Plus d’actualités →