Un Marseillais sur le chantier de Notre-Dame

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Benoît Bouchard est menuisier. Marseillais, ancien élève de l’école de la Marine Marchande à Marseille, et aujourd’hui installé à Rocamadour dans le Lot, il fait partie des artisans qui ont travaillé sur la charpente de Notre-Dame-de-Paris. Une expérience inouïe, qu’il raconte ici.

Cela n’arrive pas tous les jours un chantier à Notre Dame-de-Paris. Comment avez-vous rejoint l’aventure ?

Par un ami basé à Angers, j’ai entendu qu’on recherchait des artisans capables d’équarrir les poutres de Notre-Dame à la main. L’équarrissage consiste à rendre carré un tronc d’arbre. J’ai postulé et j’ai été retenu. J’ai donc été formé à l’équarrissage. J’ai quitté femme et enfants pendant plusieurs mois pour travailler sur ce chantier. Il y a donc eu des sacrifices, mais ce fut une grande joie pour moi de travailler pour Notre-Dame-de-Paris.

Que représente Notre-Dame-de-Paris pour vous ?

Pour moi qui suis chrétien, c’est comme un phare spirituel, depuis des siècles et des siècles. Elle représente aussi l’Histoire de la France, la France des cathédrales. C’est un joyau spirituel et culturel indescriptible.

Avez-vous appris des choses sur ce chantier, notamment des techniques anciennes utilisées par les bâtisseurs de cathédrale ?

J’ai effectivement découvert des techniques anciennes que je ne connaissais pas. Ce sont des techniques de charpentier. Or, je suis menuisier et les menuisiers en général travaillent du bois sec. Pour le chantier de Notre-Dame, nous avons travaillé sur du bois coupé vert, qu’on travaille dans les trois semaines après sa coupe. Oui, ce chantier m’a beaucoup appris. Refaire la charpente comme aux temps des bâtisseurs de cathédrale, c’était incroyable !

Avez-vous un souvenir marquant de ce chantier ?

Le souvenir le plus marquant restera la visite de Notre-Dame que les artisans ont faite tous ensemble deux fois. Une première visite sans la charpente, où l’on peut dire qu’il n’y avait vraiment plus rien et une deuxième visite, une fois la charpente posée. Voir la cathédrale renaître de ses cendres a été une grande fierté pour tous les artisans qui ont contribué à la restauration.

Que retiendrez-vous de cette expérience ?

Les rencontres faites sur le chantier avec des gens incroyables, des artisans indépendants, certains orthodoxes ou encore musulmans ou tout simplement éloignés de la foi. Beaucoup ont quitté leur famille pendant plusieurs mois pour se mettre au service de Notre-Dame et mettre leurs compétences au service du Beau. C’est fort et marquant de faire travailler autant de personnes éloignées de la foi catholique sur un projet de cathédrale.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’heure de la réouverture de la cathédrale, qui renaît grâce au travail de tous ces artisans ?

C’est une grande joie et aussi une grande fierté ! C’est un chantier qu’on fait une fois dans sa vie : si on m’avait dit de venir travailler pendant un mois gratuitement pour Notre-Dame-de-Paris, je l’aurais fait même si cela aurait demandé quelques sacrifices. Le 15 décembre, une messe sera célébrée dans la cathédrale pour tous les artisans. Je ne pourrai malheureusement y participer mais resterai uni par la prière à tous mes confrères du chantier.

Propos recueillis par Sophie Lecomte

Crédit photo: Benoît Bouchard

Publié le 06 décembre 2024

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