Un prêtre vous répond : Pourquoi et comment les morts ressuscitent-ils au dernier jour?

design sans titre (1)

La réponse du Père Benjamin Goirand, vicaire épiscopal, curé des paroisses du doyenné Littoral. Au sein de l’Ecole cathédrale, il propose une piste sur « Résurrection et parousie, le Christ ressuscité reviendra dans sa gloire pour ressusciter les morts ».

C’était notamment la question que se posaient les chrétiens de Thessalonique et de Corinthe contemporains de saint Paul. 2000 ans plus tard et à chaque génération cette question se pose de nouveau dans les salles de catéchismes, à la sortie de la messe dominicale, entre catéchumènes et néophytes réfléchissant sur les grands thèmes du Credo et même à la boulangerie. Cela questionne d’abord le rapport du croyant avec la mort et le désir de la vie éternelle. Pour donner quelques pistes de réflexion, cela nous demande de nous replonger dans les deux testaments afin de détecter comment le croyant comprend la mort et comment il espère une vie future.

Dans l’Ancien testament nous pouvons repérer trois phases qui témoignent de l’évolution de la compréhension de la mort et de la vie future. Dans la première qui va jusqu’à l’exil à Babylone (597 av. J.-C.), le sort des défunts est encore indéterminé : ils descendent au shéol, lieu de l’oubli, des ténèbres où l’on git dans la poussière mais pas dans l’anéantissement total. Les morts dorment d’un sommeil profond dont Dieu seul pourrait les réveiller. Suite à l’exil à Babylone, la question de l’au-delà va se poser en termes plus personnels et relationnels avec Dieu.

L’espérance en une vie définitive en union avec Dieu perce petit à petit par-delà les profondeurs du shéol. Il est pressenti que Dieu, puissance de vie, permette de traverser la mort du shéol jusqu’à une vie nouvelle. Enfin, deux siècles avant la naissance de Jésus, s’approfondit dans la littérature biblique apocalyptique (livre de Daniel) et martyrique (deuxième livre des Maccabés) la croyance en une résurrection possible pour un grand nombre (Dn 12,1-3), pour les justes morts martyrs (2M 7,14). Dans le livre de la sagesse (Sg 3,1-9), c’est la question de la survie de l’âme et de l’immortalité qui sont interrogées à cause de la communion de l’homme avec Dieu.

Corps physique et corps spirituel

Dans le Nouveau Testament, au chapitre quinze de la première lettre de saint Paul adressée aux corinthiens, des versets 1 à 34, Paul parle du fait de la résurrection morts en répondant à la question du pourquoi. Elle dépend et résulte de la résurrection même du Christ qui est apparu bien vivant après sa mort. Ne pas croire en la résurrection des morts revient à nier le fait de la résurrection du Christ : cela ferait des corinthiens des faux témoins avec une foi vide et sans valeur (1Co 15,12-19). Et puis, pourquoi alors recevoir le baptême si on ne croit pas en la résurrection des morts ? La victoire définitive sur la mort se produira à la fin des temps (1Co 15,20-34).

Les versets 35 à 58 traitent, quant à eux, de la question du comment de la résurrection des morts. Comment les morts sont-ils ressuscités ? Avec quel corps ? Paul observe qu’il y a plusieurs types de corps dans la nature. L’image agraire de la semence et de la plante que donne Paul souligne à la fois la continuité et la transformation de la résurrection des morts. Puis vient le verset 44 : « ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. ». Paul forge ici une nouvelle expression pour parler du corps ressuscité : le corps spirituel. Chacun de nous sera vraiment lui-même mais d’une manière totalement différente.

La réflexion sur la mort et l’au-delà qui habite fortement les jeunes chrétiens de Corinthe et plus généralement l’espérance chrétienne se centrent sur la personne du Christ et plus précisément dans le rapport entre deux évènements majeurs : celui de la venue du Fils de Dieu dans notre monde (incarnation) et sur celui qui est encore à venir, c’est-à-dire son retour dans la gloire au dernier jour (parousie). Ce que le Christ a acquis pour tous par l’évènement de sa mort et de sa résurrection doit s’accomplir encore et toujours plus en tous : à savoir le salut, le pardon des péchés, le don de la vie divine et éternelle, la résurrection des morts. La communion avec le Christ ressuscité vécue aujourd’hui fonde la résurrection des morts. L’enjeu spirituel est pour le croyant d’être « pour toujours avec le Seigneur » (1Th 4,17).

Crédit photo DR

à retrouver dans le numéro de novembre d’Eglise à Marseille, pour vous abonner c’est ici

 

Publié le 28 octobre 2024

Ces articles peuvent vous intéresser

Les chemins de Bonneveine : « faire paroisse ensemble »

Qu’est-ce que la foi apporte à nos actes ? C’était le fil conducteur…

Lire l’article →

« Que Dieu forge en moi l’apôtre dont il aura besoin »

Charbel Aboukhater fait partie des onze jeunes hommes qui font leur rentrée…

Lire l’article →

Marie-Madeleine, la sainte de Plan-de-Cuques

Fête patronale de Plan-de-Cuques, le fête de Marie-Madeleine, célébrée en juillet durant…

Lire l’article →

en ce moment

à Marseille

Publications
récentes

Plus d’actualités →