Une prière pour les vocations

Il y a quelques années, Mgr Georges Pontier, avait invité le diocèse à célébrer l’Eucharistie à l’intention des vocations presbytérales le 4 de chaque mois. Une initiative reprise par le cardinal Jean-Marc Aveline et désormais accompagnée d’une prière, composée par la commission diocésaine pour les vocations. Cette prière sera récitée le premier dimanche de chaque mois en paroisse lors des assemblées dominicales du diocèse et le 4 de chaque mois, au moment de la célébration de la messe à l’intention des vocations sacerdotales. Explications avec le père Thomas Meilac, en charge du parcours de discernement Saint Cassien.
En quoi est-ce important de prier spécifiquement pour les vocations ?
Tout simplement parce que Jésus nous l’a demandé : « Priez le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Mt 9,38). Car la prière nous permet de rester connectés avec Celui qui envoie, et ne pas regarder notre petit nombril marseillais en pleurant parce qu’il y a de moins en moins de prêtres. Prier pour que Dieu envoie des prêtres, c’est remettre la question des vocations sacerdotales dans sa source divine. Et la prière touche le Cœur de Dieu et donne des grâces spécifiques en réponse à cette prière.
Ensuite, parce que lorsque tout un peuple diocésain se met en prière pour les vocations sacerdotales, tout en priant, il prend conscience que cela concerne tous ses membres, du petit enfant qui s’éveille à la foi, à la grand-mère qui prie pour ses petits-enfants, en passant par le jeune de 20 ans qui se posera peut-être la question de devenir prêtre un jour. Prier pour les vocations sacerdotales, c’est se mettre tous ensemble, membres d’une même famille diocésaine, sous le regard de Dieu, dans une co-responsabilité vis-à-vis de la vie de l’Eglise. La question des vocations sacerdotales n’est pas réservée aux prêtres, ou aux vicaires généraux, ou à l’évêque : tout le peuple de Dieu, laïcs, prêtres, consacrés, religieux, jeunes, moins jeunes, portent cette attention, et il n’y a pas de manière plus juste et plus belle que de le faire dans une prière commune !
Enfin, parce qu’en priant et en s’éveillant à cette responsabilité commune, nous serons plus attentifs « par le cœur » à remarquer tel jeune qui semble avoir un charisme particulier, à accueillir tel autre qui osera se confier à nous sur ce sujet, à aiguiller celui qui voudra approfondir son discernement. La prière pour les vocations travaille le cœur de chacun des membres de notre diocèse pour que ce sujet des vocations sacerdotales ne soit plus une inquiétude et un problème pour certains, et un non-sujet qui ne les concerne pas pour d’autres, mais une joie de collaborer avec l’Esprit Saint au déploiement de l’Eglise du Christ ! Et lorsque nous prions pour avoir des prêtres, nous prions aussi pour que chacun trouve sa place dans l’Eglise, et qu’ainsi le Corps du Christ grandisse et s’épanouisse dans la paix. Finalement, qu’un diocèse tout entier prie pour les vocations installe une culture vocationnelle, c’est-à-dire le désir sincère d’accueillir les dons que Dieu donne à chacun pour vivre de sa vie, par sa Parole prêchée, ses sacrements célébrés et sa charité exercée avec joie !
Comment cette prière pour les vocations dans le diocèse de Marseille (lire encadré) a-t-elle été écrite ?
Cette prière a été explicitement demandée par notre archevêque, le cardinal Jean-Marc Aveline, dans le cadre d’une réflexion sur l’accueil des vocations sacerdotales dans notre diocèse. Elle a été composée par une commission de réflexion issue du Conseil presbytéral, qui médite par ailleurs la spécificité du prêtre diocésain marseillais. Cette prière met l’accent sur plusieurs dimensions spirituelles essentielles de notre diocèse, dont l’histoire est très riche. Il y a la spiritualité du Sacré-Cœur de Jésus, qui a un lien très étroit avec l’appel à la vocation sacerdotale. Les paroles du saint Curé d’Ars – « Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus » – doivent résonner avec beaucoup de force pour nous, Marseillais ! Notre ville est la première ville du monde à avoir été consacré au Cœur de Jésus dans le cadre de la peste de 1720, et la basilique du Sacré-Cœur en est un mémorial magnifique. La dernière encyclique du Pape François sur ce sujet est une occasion rêvée de remettre en avant cette spiritualité qui redit l’importance du cœur humain uni au Cœur de Dieu par la médiation du Cœur de Jésus ! Une vocation sacerdotale vient toujours du Cœur de Dieu, et elle nait toujours dans le cœur d’un jeune, c’est pourquoi nous voulons prier le Sacré-Cœur de Jésus pour que des vocations naissent dans les cœurs.
Cette prière s’appuie aussi sur la très belle spiritualité sacerdotale basée sur la proximité des prêtres marseillais avec le peuple de Dieu. Au long de son histoire, de véritables pasteurs, à l’écoute des besoins de tous et en particulier des plus fragiles, ont mis leur énergie sacerdotale au service concret de ce peuple. C’est pour cela que nous invoquons dans la prière Saint Cassien, fondateur de l’abbaye Saint-Victor, Saint Eugène de Mazenod grand bienfaiteur de notre diocèse et le bienheureux Abbé Fouque, à l’origine de nombre d’œuvres de charité. C’est précisément dans cette spiritualité du service et de la charité que se forme une vocation sacerdotale : c’est ce que nous célébrons chaque jeudi saint, lorsque le prêtre, à la suite du Christ, s’abaisse pour laver les pieds de ses paroissiens.
Enfin, le troisième paragraphe insiste sur ce que nous venons de revivre durant l’octave de la Chandeleur : l’accueil de l’Evangile, apporté par les saints amis de Jésus sur nos rives. Nous voulions que cette prière nous replace justement dans cette attitude fondamentale de la spiritualité marseillaise : être capable d’accueillir l’Evangile dans nos vies, c’est du même coup se mettre en attitude d’accueil des vocations que Dieu suscite dans notre Eglise.
Enfin, bien évidemment, le sacerdoce marseillais est d’abord et avant tout marial ! La conclusion de la prière insiste sur cet aspect, pour que jamais, nous ne l’oubliions.
Comment accompagne-t-on une vocation sacerdotale aujourd’hui ?
Accompagner une vocation sacerdotale, c’est comme cuire une viande à température basse pour qu’elle soit bien tendre : ça prend du temps et ça demande du soin… et c’est très beau ! Le secret de la naissance d’une vocation appartient à Dieu, et les voies par lesquelles elle s’inscrit dans un cœur nous échappe. Mais il y a des temps où il nous fait être présents, d’abord dans l’éveil et la formalisation de ce sujet chez les jeunes. Les familles chrétiennes sont ce creuset dans lequel se forge une vocation par la transmission de la foi, tout comme toutes les activités pour les jeunes : le scoutisme, le service de l’autel, les aumôneries, etc. Ensuite, le « curé du coin » ou le vicaire de paroisse sera souvent un relais fondamental vers qui se tournera un jeune qui se pose la question de devenir prêtre : là aussi, il faut répondre présent, en accueillant la question, en écoutant celui qui se confie. Dans notre diocèse, la troisième étape est bien en place depuis quelques années, avec le parcours Saint Cassien, qui propose une série de rencontres et de retraites dans l’année pour que les jeunes qui n’excluent pas de devenir prêtres puissent nourrir leur discernement avec la découverte de réalités sacerdotales marseillaises, et avec des temps de silence et de réflexion. Dans ce cadre, un accompagnement personnel leur est proposé. Lorsqu’à l’issue d’un temps de réflexion plus ou moins long, le désir se confirme, les jeunes peuvent demander de vivre une année de propédeutique, puis, si Dieu veut, entrer au séminaire. Le temps du séminaire, là aussi, est un temps long de maturation et de consolidation de la vie humaine, spirituelle et intellectuelle de celui qui devient progressivement candidat à l’ordination sacerdotale, pour la gloire de Dieu et le salut du monde !
Crédit photo Robert Poulain
Prière pour les vocations sacerdotales dans le diocèse de Marseille
Seigneur Jésus Christ,
Nous nous présentons humblement devant toi, nous ton Église qui est à Marseille.
Toi qui as dit par la bouche de tes saints prophètes « Je vous donnerai des pasteurs selon mon Cœur », nous te demandons d’attirer à ton Sacré-Cœur de nombreux jeunes, qui accepteront de consacrer leur vie comme prêtres de ton Église, afin de témoigner de l’Évangile par toute leur vie et de dispenser ta grâce par les sacrements.
Toi qui as insufflé au long des siècles dans l’âme de nombreux saints prêtres le zèle de servir ton Peuple qui est à Marseille, nous te demandons, par l’intercession de saint Eugène de Mazenod, saint Jean Cassien et du bienheureux Abbé Fouque, de susciter dans le cœur de nombreux jeunes le désir d’aimer et de servir leurs frères par le ministère sacerdotal.
Toi dont les amis ont porté l’Évangile sur nos rives, nous te demandons, par l’intercession de saint Lazare, sainte Marie-Madeleine et sainte Marthe, la grâce d’ouvrir notre cœur à ta présence dans nos vies, et d’être disponibles, dans nos paroisses, nos familles et nos communautés, pour accueillir, former et accompagner tous ceux que tu appelleras comme prêtres pour notre Église.
Confiants en ta grâce, nous nous en remettons à la tendresse de ta Mère, la Mère de Dieu, notre Bonne Mère.
Amen.
À retrouver dans Église à Marseille, mars 2025
Publié le 25 février 2025 dans A la une
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