« Vous allez faire ça pour moi ? Alors, je n’ai plus peur de mourir ! »

Témoignage de Sr Mélanie, supérieure des Petites Sœurs des pauvres à Marseille.

« Les résidents arrivent ici parce qu’ils sont âgés et avec très peu de moyens. Certains viennent même de la rue. Notre engagement, c’est de les accueillir en respectant et en révélant leur dignité que rien ne peut altérer, depuis leur arrivée jusqu’à leur mort. Ici, même s’ils sont déjà très avancés en âge, ils retrouvent goût à la vie car ils sont entourés et ils savent qu’ils le seront jusqu’aux derniers instants. Je me souviens d’une personne dont le voisin de chambre était en train de mourir. Dans ces cas-là, même la nuit, nous, les petites sœurs, nous nous relayons pour veiller le mourant, afin qu’il ne soit jamais seul. S’il partage notre foi, nous prions avec lui. Sinon, nous prions en silence. Quand cette a vu comment nous nous occupions de celui qui allait « entrer dans la vie », comme le dit Sainte Thérèse, elle s’est apaisée : « Vous allez aussi faire ça pour moi ? Alors, je n’ai plus peur de mourir ! » C’est très rassurant de savoir qu’on va mourir entouré, chez soi. Car ici, c’est leur maison, ce n’est pas l’hôpital, et nous faisons tout ce qui est possible pour les garder ici, chez eux, jusqu’à la fin. Si bien que la mort n’est pas un sujet tabou : quand un résident décède, ceux qui l’ont connu dans la maison viennent le voir dans sa chambre pour un dernier aurevoir. Parfois, la mort tarde à venir. Bien sûr, il arrive que des personnes âgées expriment l’envie de partir. Notre mission, c’est de tout faire pour soulager au mieux les souffrances physiques et de les entourer pour qu’elles ne souffrent pas moralement, qu’elles ne se sentent jamais seules et, au contraire, toujours soutenues, même spirituellement. »

Crédit photo « Petites Soeurs des pauvres »

Pour aller plus loin, lire l’entretien avec le P. François Buet, prêtre et médecin.

Retrouver l’intégralité du dossier « servir la vie » dans le numéro d’avril 2024 d’Eglise à Marseille.