La bonne mort

toussaint chrysanthèmes

Les chrysanthèmes qui fleurissent les tombes, c’est une des premières images qui vient à l’esprit quand on pense au mois de novembre. À la Toussaint, on se rend au cimetière, auprès des siens, on prie pour ceux qui nous ont précédés, on partage les souvenirs de nos anciens. La mort, la prière, l’espérance s’unissent sous le patronage de tous les saints. 

Qu’est-ce qu’une bonne mort ? Il est étonnant de voir comment l’expression a changé de sens. Si vous posez cette question à votre entourage, probablement on parlera d’une mort rapide, discrète, sans souffrance, parfois presque imprévue. Autrefois, la bonne mort évoquait les sacrements reçus, le temps des adieux, la présence des proches, un temps long. 

Alors que serait pour nous une bonne mort ? Celle qui est éclairée par la foi, celle qui est vécue dans l’espérance. La peur de la mort est naturelle, son approche nous répugne. Le Christ lui-même est saisi de vertige à l’approche de sa Passion. Son humanité recule devant la mort, mais son amour pour nous et pour son Père lui permettent de boire cette coupe. Il ne faut pas que la crainte de la mort nous force d’accomplir ce passage à l’aveugle. Il est bon qu’il soit accompagné de prière, celle des proches, celle de l’Eglise. Il est bon que les sacrements puissent être reçus tant que nous sommes encore en conscience : l’Eucharistie, la Réconciliation, l’Onction des malades.

La bonne mort est celle où nous avons pu demander pardon et l’accorder. Dire ce qu’on regrette. Bénir ce qui grandit. Le non-dit peut peser lourd dans nos histoires. Il est bon que le courage évangélique nous aide à reconnaître nos torts et à délier les poids du passé.

La bonne mort est celle où l’on continue d’aimer et d’être aimé, dans la souffrance, dans la douleur, mais aussi dans la fidélité, dans les souvenirs partagés, dans les décisions à prendre pour l’avenir de ceux qui restent ici-bas. 

Enfin, chaque mort est unique, car chaque vie est unique. Unique et précieuse aux yeux de Dieu. Ce que notre regard saisit peut nous paraître sans valeur et sans portée, mais pour Dieu chaque âme est un monde qu’il porte précieusement lors de ce passage redoutable. La Passion du Christ rejoint chaque âme, et Lui, libre parmi les morts, est Celui qui se tient sur ce seuil pour nous accueillir.  

Le mois de novembre est celui où nous prions tout spécialement pour nos morts, pour tous les morts. Puisse notre prière et notre espérance nous préparer nous-mêmes à vivre une bonne mort!

 

Frère Pavel Syssoev, op.  

Publié le 24 octobre 2022

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